Cette ONG caritative qui a été créée le 16 février 2006 à Yaoundé et dispose d’une représentation en France depuis 3 ans
Créée le 16 février 2006 à Yaoundé au Cameroun, la mission de l’ONG caritative Relais Enfants-Parents du Cameroun est la prévention, surtout celle d’éviter qu’un enfant de détenu ne devienne à son tour un délinquant (tel père tel fils). Elle uvre au maintien du lien parental; à la prise en charge médicale et vestimentaire des bébés qui naissent et vivent auprès de leurs mères incarcérés; à la création d’espaces spécifiques pour humaniser les rencontres; à l’accompagnement psycho-social des enfants des détenus, etc. Bref, Il s’agit de permettre au détenu qui a une progéniture de rester parent malgré la prison. Nous assistons les mamans qui accouchent et vivent avec leurs bébés en prison, nous avons réussi à construire un parloir adapté aux rencontres des familles à la prison centrale de Yaoundé. Notre grand pari est de créer des espaces spécifiques de rencontre au sein des prisons du Cameroun, où enfants et parents vont pouvoir vivre une interaction relationnelle et émotionnelle. Au début, les parents détenus ne nous ont pas fait confiance, car habitués d’après eux aux associations qui ne faisaient pas ce qu’elles disaient et aussi ils avaient peur de confier leurs enfants aux inconnus. Aujourd’hui, les parents comme les enfants comptent les jours en attendant la prochaine rencontre avec leurs proches. Certaines mamans disent que «le Repcam est une bénédiction de Dieu», déclare sa présidente fondatrice, Claire Mimboe Ndisamba.
Historique
Le REPCAM a été créé avec l’aide de Mme BLANCO Marie-France, Présidente-Fondatrice du Relais Enfants Parents de Montrouge en France et le soutien du ministère de la Justice du Cameroun. Sur les raisons qui l’ont poussé à mettre en place une telle initiative, Claire Mimboe Ndisamba a presque les larmes aux yeux lorsqu’elle relate les circonstances de la naissance de cette ONG. Avec beaucoup d’émotion, elle raconte l’histoire certes drôle, mais douloureuse d’un petit garçon appelé «Joël» de la classe de 5ème qui volait des livres pour être arrêté afin de retrouver sa mère incarcérée depuis quelques années. Comme si le traumatisme de l’emprisonnement de sa mère ne suffisait pas, son père le délaissait tout le temps à cause de sa nouvelle épouse qui le traitait de tous les noms d’oiseaux. Ce qui l’a amené à faire une fugue et à devenir un enfant de la rue, dormant sur les cartons au Boulevard du 20 mai de Yaoundé.Touchée par cette situation elle décide de mener une action auprès de ses parents: celle-ci consistait à avoir un entretien à quatre (elle, l’enfant, le père et la nouvelle épouse du père) et à accompagner l’enfant rencontrer sa mère en prison moyennant une petite «motivation» (argent) mensuelle à la nouvelle épouse du père. Au bout de deux mois, l’enfant s’est métamorphosé, il est devenu le meilleur élève de sa classe et l’un des modèles de propreté de l’établissement. Cette métamorphose l’a motivé et elle a décidé de tout essayer pour aider tous les enfants se trouvant dans la même situation.
Une ONG en pleine expansion
De 16 enfants en 2006 lors de sa création, le Repcam est passé à 549 enfants en 2012. Les activités qui ne se limitaient au départ qu’à la prison centrale de Yaoundé couvrent aujourd’hui celles de Mfou et la prison principale de Yaoundé. Le nombre d’adhérents est passé de 6 à 35 membres inscrits. Sur le volet financier, le budget est parti de 250.000 FCFA en 2006 à plus de 13 millions en 2011. Je suis assez satisfaite mais je pouvais faire mieux. Je rends grâce à Dieu! Au fur et à mesure des visites et de la relation nouvelle qui s’établit, on a remarqué une progression très nette chez l’enfant, sur le plan psychologique et dans les résultats scolaires. De même, les responsables pénitentiaires ont noté une amélioration sur le comportement du détenu, enfin relié à la réalité la plus positive pour lui, son enfant qui grandit. Les familles et autres populations qui étaient réfractaires à notre projet ont totalement changé d’avis entre 2006 et 2012, le regard stigmatisant les enfants des détenus est entrain de changer totalement. L’enfant du détenu ne doit plus être stigmatisé et marginalisé dans nos familles, il ne doit plus payer les erreurs de son/ses parent(s), déclare-t-elle. Une équipe d’intervenants formés à l’écoute intervient directement auprès des personnes incarcérées et leurs familles. Une assistante secrétaire assure la gestion administrative, coordonne l’action des bénévoles et fait le lien avec les travailleurs sociaux et les familles.

Attentes du REPCAM
Nous sommes ouverts à tout partenariat qui peut contribuer à l’épanouissement de nos cibles privilégiées. Nous ne faisons aucune distinction entre les détenus. Nous voulons être aidés à sensibiliser les masses, nous apporter des donateurs publics et privés pour le fonctionnement de notre association. Nous vous interpellons pour soutenir notre projet afin de nous aider dans l’organisation des collectes des vêtements, chaussures et autres besoins pour nos enfants, de participer à nos campagnes de parrainage d’enfants pour leur prise en charge globale, de participer à la collecte des fonds qui vont nous permettre d’acheter un petit car de transport, plaide la présidente. Actuellement, le REPCAM est en relation avec les professionnels de l’Administration pénitentiaire et en fonction des situations, il peut être amené à être également en relation avec les services sociaux-éducatifs. Le REPCAM a besoin pour cela des alliés financiers tels que les entreprises privées, les Fondations, les Associations, etc.
