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Affaire des tracteurs immobilisés: On avance peu à peu!

Les tracteurs ne seraient désormais plus dans les herbes et le gouvernement a trouvé un début de solution à ce…

Les tracteurs ne seraient désormais plus dans les herbes et le gouvernement a trouvé un début de solution à ce qui était devenu un scandale

Dans un message envoyé à travers les téléphones portables de ses partenaires, l’association camerounaise de défense des intérêts collectifs (ACDIC) annonce une fin possible à l’affaire dite du scandale des tracteurs d’Ebolowa, dans le sud du Cameroun. Nous affirmons – avec un brin de satisfaction- que tous les tracteurs sont sortis des herbes, que le hangar est en construction, qu’on a stoppé le montage de nouveaux tracteurs, que le site est nettement plus sécurisé et que les travaux de finition de l’usine ont repris. Nous avons aussi appris que le CENEEMA a lancé le recrutement des moniteurs pour la formation des mécaniciens, peut-on lire dans un communiqué de cette association. L’ACDIC avait lancé une campagne dénonçant la situation, dans un contexte économique où l’heure est à la relance de l’agriculture en raison du poids énorme des importations alimentaires. A l’occasion d’une rencontre avec le secteur privé le mercredi 29 février 2012, le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi en charge de l’Economie et de l’aménagement du territoire, a apporté des précisions sur les raisons de cette situation. Selon le ministre, le chantier a été abandonné en raison de l’incapacité de l’opérateur en charge du développement du projet à le conduire de manière optimale. Il se fait que l’opérateur à qui on a confié la gestion du projet de l’usine des tracteurs d’Ebolowa, n’a pas pu obtenir d’un partenaire financier, les appuis nécessaires. L’Etat a dû une fois encore intervenir et c’est toujours très difficile si nous ne pouvons pas avoir des forces de proposition du secteur privé a déclaré le ministre.

La relance du projet n’en suscite pas moins quelques préoccupations sur la pertinence et l’efficacité des moyens mis en uvre. Le projet doit faire face désormais à de nombreux défis. La construction d’un hangar pour stocker les tracteurs déjà montés, l’accélération des travaux de finition de l’usine et la distribution des tracteurs aux producteurs. A l’ACDIC on s’interroge donc sur le point de savoir pourquoi le gouvernement envisage de construire de nouveaux hangars, si les tracteurs montés sont destinés à l’agriculture, dans un contexte où la campagne agricole sera lancée dans quelques semaines. D’autres interrogations se posent aussi sur la forme et le moment de la privatisation. Le gouvernement n’a pas fait de commentaires sur le sujet, mais à moins que n’intervienne un opérateur qualifié, on risque devoir faire recours à une expertise étrangère. Le projet débute en 2006, quand le gouvernement indien fait don au Cameroun de 60 tracteurs aux fins des tests d’adaptabilité agro écologique. Le but recherché étant d’implanter une chaine de montage des tracteurs de cette marque au Cameroun si les tests s’avéraient concluants. Selon l’ACDIC qui suit très bien le dossier, aucun test ne sera réalisé dans les règles de l’art. La faute à la mauvaise utilisation des tracteurs qui ont été gracieusement distribués aux hauts cadres de l’administration sans aucun protocole d’essai. L’ACDIC ayant eu vent du dossier, avait alerté l’opinion sur ces faits de détournement avéré de la part des hautes autorités politiques, administratives et gouvernementales. Pour calmer les esprits, les pouvoirs publics ont passé outre les tests et ont engagé des négociations pour l’implantation de l’usine au Cameroun. Malgré un engagement fort du gouvernement, l’efficacité du projet reste à démontrer.

Les tracteurs de la discorde à l’arrêt
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