La BEAC a indiqué que le taux de croissance serait de 4,1% en 2013 contrairement aux prévisions de 5,2% annoncées fin décembre 2012
Le gouvernement de la Banque de Etats de l’Afrique Centrale s’est voulu rassurant vendredi 22 mars en annonçant un recul de la croissance en Afrique centrale au cours de l’année 2013. « Ce taux s’affichera à 4,1% mais ce n’est pas un problème, car la croissance dans notre sous-région reste soutenue, au regard de la moyenne des performances au cours des dix dernières années » a expliqué Monsieur Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et président du comité de politique monétaire au cours d’un point de presse avec des journalistes au siège de la Banque. L’inflation elle devrait reculer légèrement en dessous du taux de convergence sous régional de 3% pour se situer à 2,7%. Une performance qui, si elle est atteinte, aidera à améliorer le différentiel entre la croissance et les prix à savoir 1,4% en 2013 contre 2,9 en 2012. « Il faut comprendre que les sources de l’inflation reste un phénomène difficile à cerner. Ses origines sont multiples et c’est vrai que nous avons dépassé le taux de convergence en 2012. Mais les Choses devraient revenir à la normale progressivement, notamment en raison de ce que les Etats vont prendre un certain nombre de mesures, comme la réduction des investissements publics. Même si la BEAC se veut rassurante, elle a amélioré la capacité de financement des Etats auprès de ses réserves. En plus des 20% d’avance statutaire du total de recettes de l’exercice budgétaire précédent alloué à chaque pays, elle ouvre désormais officiellement 15% de plus de disponibilité, pour permettre l’animation du marché des titres et effets publics pour les administrations.
Ces indicateurs de la BEAC tombent dans un environnement économique diversifié dans la sous-région. Au Cameroun on table sur une croissance de 6%, notamment en raison du lancement des grands chantiers. Mais l’inflation devrait toujours demeurer forte en raison du coût croissant des facteurs de production et d’acquisition des biens de détail. La diversification de l’économie devrait être renforcée par la prise d’un certain nombre de mesure, notamment en relation avec le financement des Petites et Moyennes entreprises. Le lancement effectif du budget programme devrait en outre favoriser une exécution mieux maitrisée du budget. Cependant les affectations budgétaires restent encore trop dépendante des importations. Le budget de fonctionnement avec en prime l’acquisition de nombreux appareil importés pour l’équipement de l’administration publique risque de faire compétition au niveau des réserves de changes sur le financement des investissements de production. En février 2013, le président Biya a annoncé des vagues de création de près de 200 000 postes de travail dans le secteur formel. Une bonne nouvelle qui est diluée par les observateurs avertis. Ils y voient une source supplémentaire de compétition sur les réserves de change dans un pays qui importe la quasi-totalité de ses biens de consommation. D’un autre côté, ils y voient un facteur de risque pour les générations futures, dans la mesure où le gouvernement n’indique pas si les emplois crées dureront dans le temps et comment ils seront répartis dans l’espace, dans un contexte marqué par des emplois précaires et concentrés dans les grandes villes.
