Les célébrations du centième anniversaire de l’ANC, le parti au pouvoir se sont tenues ce dimanche 08 janvier 2012
C’est en plein c ur du pays, dans le mythique stade de Bloemfontein que les festivités ont eu lieu. Occasion pour Jacob Zuma, leader du mouvement et actuel président, de redonner vie aux principes fondateurs de ce parti, traversé par des divisions sans précédent. [iC’est une célébration joyeuse pour tout le peuple d’Afrique du Sud, qui, avec le soutien du continent, et du monde, s’est débarrassé de l’oppression coloniale et de l’Apartheid.]Un discours d’unité adressé à toutes les composantes du parti sans la moindre distinction sociale, ethnique ou politique, en prévision du Congrès de décembre prochain, au cours duquel il entend se succéder à lui-même à la tête du parti. De quoi s’assurer ensuite, en cas de succès, de son maintien en tant que chef de l’état jusqu’en 2014.
Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, n’a pu faire taire ses divisions, alors qu’il fêtait son centième anniversaire lors d’un grand meeting dans le stade de Bloemfontein (centre). La presse locale titrait plus que jamais sur les dissensions au sein du parti longtemps dirigé par Nelson Mandela, même si l’ANC cherchait à donner l’image d’une formation unie autour de son président Jacob Zuma, le chef de l’Etat.Lui seul a pris la parole, notamment pour rappeler que l’Afrique du Sud devait rester une société multiraciale.Nous sommes unis parce que nous devons nous unir pour ce centenaire. Mais je crois que nous serons très divisés après cet événement, a prédit TefoLabaka, membre de la Ligue de jeunesse de l’ANC, une branche contestant ouvertement la direction de M. Zuma.Avant même l’intervention du président, les différentes factions se faisaient déjà entendre.Les apparitions sur les grands écrans de Julius Malema, le président de la Ligue de jeunesse, étaient accueillies soit de hourras, soit de sifflets.Et lorsque le secrétaire général du parti GwedeMantashe a fait son entrée, il a été ovationné par une partie du stade, tandis qu’un autre camp criait Change, comme on demande à un entraîneur de remplacer un joueur sur un terrain de foot.
Camarades, s’il vous plaît, soyez disciplinés, l’ANC est là pour vous!, a demandé le ministre des Sports FilikeMbalula, le monsieur loyal de la cérémonie.Le cirque s’est répété à l’arrivée du président Zuma, quand il a fait un tour d’honneur du Free State Stadium, héritage de la Coupe du monde de football de 2010. M. Mbalula a dû lancer des slogans plus fédérateurs: ANC! ANC!, Joyeux anniversaire, ANC! Amandla! Awethu! (Le pouvoir pour nous, principal slogan de la lutte contre l’apartheid).L’ANC a mobilisé les Sud-Africains quels que soient leur race, leur sexe ou leur classe. L’ANC, une force disciplinée de gauche, avec une attention particulière pour les besoins des plus pauvres, est aussi une grande église ouverte à tous, a déclaré Jacob Zuma dans son discours, notant que le parti accueillait aussi bien des marxistes que des capitalistes, des hommes et des femmes, des riches et des pauvres, etc. Nous allons prendre des mesures urgentes pour restaurer les valeurs de base, écraser le factionnalisme et instaurer la discipline, a-t-il prévenu.
Julius Malema a déjà été suspendu pour indiscipline, mais il a fait appel, et continue de défier Zuma.Icône de l’ANC, l’ancien président Nelson Mandela, âgé de 93 ans et dont la santé est fragile, n’a pas fait le voyage de Bloemfontein. Et il n’a pas délivré de message, décevant les espoirs des dizaines de milliers de participants.L’ANC avait été fondé le 8 janvier 1912 dans une église de Bloemfontein, restaurée pour les célébrations du centenaire.
