Grâce à l’appui de l’institution à toutes les phases du processus, le Cameroun a pu bénéficier de 170 millions de dollars pour ses marchés agricoles. L’enjeu du projet
Entre juillet 2013 et fin 2014, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a apporté un appui très substantiel au Cameroun pour accompagner la préparation et le démarrage du PIDMA. Ce projet, d’un coût global de 170 millions de dollars des Etats-Unis d’Amérique, est cofinancé par l’État camerounais, le groupe de la Banque mondiale (Association internationale de développement -IDA et Société financière internationale -SFI), les coopératives bénéficiaires, les institutions financières partenaires (banques commerciales, établissements de microfinance et de leasing) et la Coopération japonaise.
Le PIDMA a mobilisé non seulement d’importantes ressources financières, mais aussi une forte expertise pour sa préparation. Six experts de la FAO, à travers cinq missions d’appui, ont appuyé l’équipe nationale et celle de la Banque mondiale dans la préparation du projet, jusqu’à son approbation par le Conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale le 25 septembre dernier, puis son démarrage. Lors de ce Conseil, le projet a suscité un très vif intérêt des Directeurs exécutifs (les représentants des pays membres au Conseil) et a été salué pour son caractère novateur; la réplication de son concept dans d’autres pays, notamment en Afrique, a été encouragée. L’accord de prêt, d’un montant de 100 millions de dollars des Etats-Unis d’Amérique entre la République du Cameroun et l’IDA, vient d’être signé le 15 décembre 2014.
Le PIDMA est un projet novateur de par sa démarche de partenariat public-privé (PPP) pour appuyer le financement et la réalisation des sous-projets portés par les coopératives de producteurs dans trois filières clés pour le Cameroun (maïs, manioc, sorgho). Des contrats de partenariats productifs seront signés entre chaque coopérative bénéficiaire et un agrobusiness partenaire, dans lesquels l’agrobusiness partenaire s’engage à acheter la production de la coopérative sous des conditions (prix, qualité, quantité, calendrier) bien définies. Le PIDMA a déjà signé des conventions-cadres avec certains agrobusiness tels que: Guinness Cameroun, Nestlé Cameroun, Etablissements Nkam (provenderie), SOCOCHAIR et le Syndicat national des boulangers du Cameroun. Des conventions de partenariat ont également été signées avec les institutions financières (Afriland First Bank, BICEC, Ecobank; négociations en cours avec d’autres banques et EMF) qui cofinanceront les sous-projets des coopératives à travers des prêts à moyen terme (minimum de 40% du coût du sous-projet). Les coopératives promotrices et l’Etat assureront le reste du financement de chaque sous-projet (à travers un apport de la coopérative de minimum de 10% et une subvention du PIDMA d’un maximum de 50%).
La première mission d’appui de la FAO (juillet 2013) a permis d’appuyer la réalisation de l’étude de référence sur les filières et bassins de production, d’élaborer les coûts et modalités de financement des activités, de préparer des modèles technico-économiques de sous-projets par filière et une ébauche de l’analyse financière et économique du projet. Lors de la deuxième mission (octobre 2013), ces coûts et activités ont été raffinés et des ateliers participatifs, organisés par les plateformes d’OP, ont été tenus avec des représentants venant de toutes les régions du Cameroun. Durant la troisième mission (février/mars 2014), les options techniques et les marchés pour la transformation du maïs et du manioc, ainsi que les problématiques de mécanisation agricole et de diffusion des semences améliorées ont été approfondies. La quatrième mission (avril/mai 2014) a permis d’intégrer les résultats de tous ces travaux dans le document d’évaluation ex-ante du projet de la Banque mondiale, en vue de sa négociation entre la Banque mondiale et le Gouvernement en mai 2014. Enfin, en novembre dernier, une mission d’appui au démarrage a initié la mise en place du système de suivi-évaluation et révisé les méthodologies pour la préparation des plans d’affaires des coopératives bénéficiaires.
Tous ces appuis ont été possibles grâce au Programme de coopération entre la FAO et la Banque mondiale (« FAO/CP »), piloté par la Division du Centre d’investissement de la FAO, qui fête ce mois de décembre 2014 son cinquantième anniversaire. Le Centre a en effet été établi en 1964. Il a pris depuis de l’ampleur et constitue aujourd’hui l’un des programmes phares de coopération de la FAO. Selon le FAO/CP, la FAO et la Banque mondiale partagent les coûts (et responsabilités) d’appui aux pays membres de la FAO pour préparer des projets d’investissement à soumettre au financement de la Banque mondiale, appuyer leur démarrage et mise en uvre, conduire des études sectorielles, de revue à mi-parcours et d’évaluation des projets exécutés, ainsi que des actions de renforcement des capacités des acteurs nationaux en appui à la promotion de l’investissement dans le secteur agricole ( plus d’informations sur le Centre d’investissement).
L’appui à la préparation du PIDMA a également bénéficié du financement du Gouvernement lui-même, à travers un contrat d’assistance technique entre la FAO et le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) financé par les fonds d’avance (sur le prêt IDA) pour la préparation du projet. Ce qui a permis de conduire les études complémentaires sur la transformation du manioc et du maïs, la mécanisation agricole et les semences, en mobilisant l’expertise des divisions techniques de la FAO (Division des infrastructures et agro-industries et Division de la production végétale et de la protection des plantes). Ceci constitue un excellent exemple pour illustrer la coopération toujours croissante entre la FAO et le MINADER.
Les appuis de FAO à la préparation des projets d’investissement, tel le PIDMA, constituent l’une des fonctions principales de l’Organisation, à savoir la promotion de l’investissement en faveur du développement agricole et rural, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et s’insèrent dans les cinq Objectifs Stratégiques de la FAO adoptés par les pays membres et le Conseil en 2013. Ils sont pilotés par le Centre d’investissement et bénéficient de l’appui de l’ensemble des départements techniques de la FAO et de ses bureaux décentralisés. De manière générale, les appuis apportés par le Centre d’investissement sont inscrits et programmés dans le Cadre de programmation pays entre la FAO et chaque pays membre.
Consulter le communiqué de la FAO sur la préparation et le démarrage du Pidma.

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