La déclaration du ministre algérien des Anciens combattants, Mohamed Chérif Abbas du lundi 26 décembre 2011 a de nouveau ouvert le débat
Mohamed Cherif Abbas, le ministre algérien des Anciens combattants algériens a déclaré ce lundi 26 décembre 2011, que la demande de criminaliser le colonialisme est une revendication du peuple algérien et le restera tant que la France officielle n’assumera pas sa responsabilité. Pas de commentaire du côté du Quai d’Orsay. En février 2010, un projet de loi pour criminaliser le colonialisme français avait été présenté. Mais il reste pour l’heure dans un tiroir en raison de considérations diplomatiques et juridiques selon Abdelaziz Ziari, président de l’Assemblée nationale algérienne.
[i Cette revendication populaire [criminalisation du colonialisme, NDR] est plus que légitime et un devoir envers la mémoire des chouhada], (martyrs de la guerre d’indépendance contre la France (1954-1962), a affirmé M. Abbas en marge d’une cérémonie de réinhumation des restes de vingt et un (21) chouhada au cimetière des martyrs de la commune de Baata, au nord est de Médéa. M. Abbas, qui était accompagné du SG de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a réfuté les accusations selon lesquelles cette revendication obéit à des considérations politiques, allusion aux prochaines échéances électorales. Cet appel à la criminalisation de la colonisation en Algérie n’est ni une fin en soi, ni un moyen d’atteindre un quelconque objectif politique, mais une demande légitime, a précisé M. Abbas, soulignant que l’essentiel de la question réside aujourd’hui dans la manière la plus efficace de faire aboutir cette revendication.
Après la remarque du Premier ministre turc qui accusait vendredi 23 décembre 2011 la France de génocide en Algérie, le ministre algérien des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbas, a réouvert ce débat identitaire au nom des martyrs de la guerre d’indépendance. Un véritable retour en arrière selon Michel Sabourdy, de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie : Il n’y a pas eu de génocide en Algérie, je pense que c’est clair pour tout le monde. Ce sont des déclarations politiques qui sont autant de gages donnés à la France extrémiste qui existe encore en Algérie, malheureusement. Quand vous pensez que cinquante ans après, on n’est pas capable d’avoir un véritable rapprochement avec l’Algérie, alors qu’il n’a pas fallu autant pour que cela se fasse avec l’Allemagne, il y a quelque chose d’aberrant.
Interrogé sur les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé la France d’avoir commis un génocide en Algérie, le ministre des moudjahidine s’est contenté d’affirmer que celui ci ne fait que défendre les intérêts de son pays, comme le font les députés français. Il a déploré au passage l’absence de mobilisation en Algérie autour de la question.
