Après le passage des engins de la Cuy au centre commercial, quelques uns des commerçants déguerpis se sont réinstallés
Après le passage des engins de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) dans le centre commercial, quelques uns des commerçants déguerpis sont revenus s’installer. Des vendeurs de Cd, des vendeuses de plantain à la braise, des cordonniers, des gérants de call box, les vendeurs de téléphone portable, des vendeurs de chaussures.sont toujours sur les lieux. Quelques uns installent encore leur marchandise, sur le qui vive. Nous n’avons aucun autre endroit où aller. Il nous faut survivre. C’est ici que nous avons de quoi vivre, alors nous ne comptons pas partir, explique un vendeur de Cd au marché Central de Yaoundé.
Dans la majorité des cas, «ce sont les vendeurs ambulants qui se sont installés. Nous qui avions des comptoirs, nous sommes au chômage. Nos comptoirs ont été cassés et nos marchandises ont été pillées. Nous allons juste chercher un peu d’argent et nous installer dans un autre endroit», explique Richard Diake, vendeur au marché Central. A l’Avenue Kennedy ou encore au niveau de l’immeuble de la Mort, c’est le même scénario qu’au marché Central. Quelques uns des vendeurs déguerpis sont bel et bien là. Ils se sont installés de nouveau et ne comptent pas partir malgré les menaces de Gilbert Tsimi Evouna, Délégué auprès de la communauté urbaine de Yaoundé: chaque fois qu’ils viennent nous chasser, nous fuyons. Mais dès qu’ils sont partis nous nous réinstallons de nouveau. Nous sommes prêts à tout moment à prendre la fuite dès que les agents pointent à l’horizon. Nous ne pouvons pas faire autrement. C’est notre seul gagne pain, raconte un commerçant qui expose ses tableaux.

Certains vendeurs de téléphone portable préfèrent installer leurs marchandises dans la malle arrière des véhicules pour être prêts à emballer à tout moment. C’est là que les clients viennent marchander. Les gérants de call box quant à eux accrochent les affiches de leur box sur eux et exercent leur activité comme d’habitude.
Même si quelques commerçants reviennent à la chasse, la rue demeure plus libre. Le trottoir est assez dégagé. La route parait plus grande. La circulation est devenue plus fluide sur les grandes artères de la ville. Les devantures des boutiques sont devenues plus visibles. Les parkings sont libres et l’on voit déjà des voitures garées à l’endroit où étaient installées les marchandises la semaine dernière avant les casses. Pour les automobilistes, c’est très bien pour nous de rouler quand la voie est ainsi libre. Le Délégué du gouvernement fait du bon travail, martèle Jean Mbarga, chauffeur de taxi. Mais pour les personnes déguerpis, il fait du bon travail mais il faut qu’il pense à nous recaser.
L’action que mène Tsimi Evouna, depuis la semaine dernière dans le Centre ville vise à donner une physionomie plus avenante à la capitale politique du Cameroun. Pour cela, il compte casser encore. Et il dit que des mesures sont prises pour que ces commerçants ne viennent plus se réinstaller. Mais sur le terrain, les concernés ne sont pas prêts à quitter cet endroit malgré les énormes pertes qu’ils enregistrent après chaque passage des agents de la Cuy.
