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Avenir de la Zone Franc: S’affranchir du piège du franc CFA

Par Sanou Mbaye Les pays africains sont courtisés par les temps qui courent. Ils sont perçus aujourd'hui comme les fers…

Par Sanou Mbaye

Les pays africains sont courtisés par les temps qui courent. Ils sont perçus aujourd’hui comme les fers de lance de l’économie mondiale. Sept des dix économies dont la croissance sera la plus forte dans le monde au cours des cinq prochaines années se trouveront en Afrique : Ethiopie : 8,1 % ; Mozambique : 7,7 % ; Tanzanie : 7,2 % ; Congo : 7,0 %; Ghana : 7,0 % ; Zambie ; 6,9 % ; Nigeria : 6,8 %, révèle le magazine « the Economiste ».

Plusieurs facteurs ont contribué à la bonne santé économique de ces pays. Des décennies d’austérité sous la férule de multiples programmes d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods ont conduit à l’assainissement des finances publiques et à l’établissement d’un environnement propice aux investissements.

Sous l’ère de la mondialisation, les pays à industrialisation rapide dits « émergents » tels que la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie ou le Brésil ne se sont pas fait prier pour investir massivement dans la région. D’autres facteurs sont venus renforcer les dynamiques de croissance dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne.

Ils sont liés à des pratiques de meilleure gouvernance, à l’accroissement des transferts des émigrés dont le volume dépasse désormais les montants de l’aide publique au développement (APD) , ainsi qu’à l’éclosion d’une classe moyenne constituée de ceux qui dépensent 2 à 20 dollars par jour et dont le nombre a atteint 313 millions, selon un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Ces développements ont incité les investisseurs américains et européens à revoir leurs stratégies en Afrique pour une redéfinition des termes de leurs échanges avec les pays de la région, avec un intérêt renouvelé pour les marchés en expansion du continent.

Lors du sommet Europe-Afrique qui s’est tenue à Bruxelles début Avril 2014, il a été question de redéfinir un nouveau cadre de coopération. En aout 2014, Barack Obama accueille les chefs d’Etat africains dans un sommet inédit : Etats Unis-Afrique.

Choix erroné de la Zone CFA : Taux d’intérêt élevés
Les pays de la zone franc, qui partagent une monnaie commune, le franc CFA, sont les laissés-pour-compte du réveil économique qui se fait jour en Afrique. Les taux de croissance régionale, selon le Fonds monétaire international (FMI), ont été en moyenne de 5,5 % dans l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) qui compte huit pays (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo). Etant donné que les populations y croissent en moyenne de 3%, autant dire que la progression du Produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant n’y est que de 2,5%.

Pour ce qui est de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), les taux de croissance moyens du PIB et de la population y sont respectivement de 4,6% et 2,8% avec un accroissement du PIB par tête d’habitant de 1,8%.

Il en résulte que les programmes de développement des pays de la zone franc se limitent dans un certain nombre de pays à des programmes de lutte contre la pauvreté, le Programme alimentaire Mondial (PAM) venant à leur rescousse pour nourrir une partie de leurs populations. C’est le cas par exemple du Sénégal, du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Cameroun.

Les raisons de ce décalage sont doubles. La première raison tient aux choix erronés qui sous-tendent la politique monétaire des deux banques centrales de la zone franc, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). La deuxième raison est relative à l’absence de progrès dans le processus d’intégration économique dans l’UEMOA et la CEMAC.

Les choix erronés des banques centrales en matière de politique monétaire reposent d’une part sur leur stratégie de lutte contre l’inflation, et d’autre part sur le taux de change, la convertibilité et le libre transfert du franc CFA.

En matière de stratégie de lutte contre l’inflation, la BCEAO et la BEAC ont systématiquement eu recours à l’instauration de taux directeurs d’intérêt élevés pour la mener et assurer la stabilité des prix dans l’UEMOA et la CEMAC. Cette politique restrictive de crédit procède d’une mauvaise évaluation des véritables causes de la hausse des prix dans les pays de la zone franc.

Les deux banques centrales les associent à un excès d’offre de monnaie. Ce qui est faux, car la hausse des prix y est davantage d’origine exogène qu’endogène. Il existe certes des poussées inflationnistes dues à des facteurs internes tels que l’insuffisance et l’instabilité de l’offre agricole. Mais l’inflation y est essentiellement d’origine importée, car liée à une augmentation des coûts du pétrole et des denrées alimentaires. Le prix élevé du loyer de l’argent en Zone Franc ne peut en rien altérer ces paramètres.

Pour apporter une solution à l’insuffisance et à l’instabilité de l’offre agricole, il aurait été plus logique de promouvoir des politiques d’accès facile à des crédits bon marché aux producteurs pour stimuler la hausse de la production vivrière qui aurait conduit à la baisse et à la stabilisation des prix des denrées alimentaires.

L’enfermement des banques centrales de la zone franc dans cette logique anti-inflationniste les a détournées d’un autre aspect important de leur mission qui consiste à promouvoir la croissance économique de leurs pays membres. Selon l’économiste Kako Nubukpo (« Politique monétaire et servitude volontaire : la gestion du franc CFA par la BCEAO » 2007), en abusant de l’usage de taux directeurs élevés comme outil de régulation monétaire, elles ont délibérément exacerbé les difficultés d’accès au crédit des gouvernements et des agents économiques, pour financer leurs activités.

Elles ont davantage restreint la marge de man uvre des Etats, en mettant fin aux encours qu’elles leur accordaient jusqu’à hauteur de 20% des recettes fiscales de l’année précédente, les rendant encore plus otages des aides budgétaires français et des prêts des banques commerciales, principalement la Société Générale et la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie, filiale de la BNP-Paribas.

Seules les entreprises françaises peuvent prospérer dans un tel environnement, grâce, à la fois, à la situation monopolistique dont elles jouissent dans les secteurs clés de l’économie, aux subventions de la France, aux garanties de la Coface, aux largesses des banques commerciales et des banques centrales en matière d’escompte et de réescompte et à la jouissance d’un marché protégé.

Dépositaires d’une grande partie de l’épargne nationale et des flux financiers, sanctuaires des capitaux spéculatifs induits par la libéralisation des politiques de change et en situation de sur-liquidité permanente, les banques commerciales françaises accumulent les profits en octroyant aux Etats des crédits à court terme de 5% à 6 % qu’elles accordent aux gouvernements de la Zone Franc pour financer leurs importations de pétrole, de denrées alimentaires, de biens d’équipement et autres.

Quant aux taux d’intérêt de prêts accordés aux locaux (entreprises et individus), ils peuvent aller jusqu’à 18%. Peut-on, dans des conditions pareilles, s’étonner de la faible bancarisation qui caractérise les pays de la Zone Franc et de leur désindustrialisation ?

Cette politique de taux d’intérêt élevés contraste singulièrement avec celle des autres banques centrales du reste du monde. Confrontées au ralentissement des activités économiques et aux menaces de récession que les retombées de la débâcle financière de 2008 et la crise de l’euro font peser sur le monde, celles-ci prônent des politiques de réduction de taux d’intérêt pour faciliter la reprise des affaires.

La Réserve fédérale des Etats-Unis, la banque centrale américaine, avait fixé à 1% le prix du loyer de l’argent après les attentats de septembre 2001. Elle a, depuis lors, maintenu cette politique de relaxation du crédit et s’est engagée à la maintenir au moins jusqu’en 2015. La Banque Centrale Européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon mènent des politiques similaires. En toute logique, les banques centrales de la Zone Franc auraient dû en faire autant.

Autre choix erroné de la Zone CFA : Le franc CFA arrimé à l’euro
En matière de politique de change, le choix de la BCEAO et de la BEAC porte sur un taux de change du franc CFA arrimé à l’euro avec une parité fixe sur la convertibilité et sur le libre transfert de la monnaie.

Depuis son établissement en 1998, la Banque centrale européenne (BCE) pratique une politique de monnaie forte pour rehausser les ambitions de l’euro à briguer un statut de monnaie de réserve internationale. Mais si les Européens, dont les échanges intra-communautaires se montent à 60%, peuvent s’accommoder de l’appréciation de l’euro par rapport au dollar, il n’en est rien des pays de la Zone Franc.

Leurs échanges intra-régionaux sont limités au maigre taux de 12% et ils restent dépendants de leurs importations de denrées alimentaires, de biens manufacturés, et de produits courants de consommation. Leurs exportations (pétrole, café, cacao, coton, or, uranium, etc. ) sont libellées en dollar. L’appréciation du franc CFA vis-à-vis du dollar lamine la compétitivité des filières d’exportation de ces pays, creuse leurs déficits et alourdit leurs créances.

Etonnamment, les pays de la Zone Franc doivent payer pour toutes ces facilités qu’ils accordent à la France, en se délestant de leurs réserves de change au profit du Trésor français. C’est d’autant plus inouï que la France investit ces réserves qui représentent des dizaines de milliards de dollars, dans des bons du trésor qu’elle utilise ensuite pour garantir les prêts qu’elle lève pour financer son propre déficit public qui s’est élevé, en 2013, à 4,3 % de son PIB, loin du plafond de 3% des critères du pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne (UE).

A l’aube des indépendances, le dépôt de devises exigé par la France pour couvrir la masse monétaire du franc CFA était de 100 %. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis le mois de septembre 2005. Les réserves de change des pays de la zone franc ont atteint un niveau excessif. A l’heure actuelle, selon la Banque de France, le taux de couverture de l’émission monétaire du franc CFA dépasse 110% alors qu’il devait être plafonné tout au plus à 20% conformes d’une part aux normes internationales admises en la matière, et d’autre part aux accords signés entre la France et les pays de la Zone Franc (Cf Rapport 2009 de la Zone Franc publié par la Banque de France en octobre 2010).

Or, la tendance générale des banques centrales est d’éviter d’accumuler des réserves excessives, du fait des pertes qu’elles entraînent. Dans la Zone Franc, ces pertes proviennent du coût de la non utilisation des surplus de réserves pour financer des dépenses d’équipement ou rembourser une partie de la dette extérieure et réduire ainsi les paiements d’intérêts, ainsi que du coût du différentiel de rendement entre la rémunération de 1,5% offerte par la France et celle plus élevée des instruments dans lesquels les réserves auraient pu être investies, et du coût des déficits générés par l’appréciation de la monnaie.

Toute la politique de réserve de la BCEAO et de la BEAC se résume en fait à un vaste subterfuge qui alimente un marché de dupes. Une parité fixe garante d’un franc CFA fort met les compagnies françaises (Bouygues, Areva, Total, Bolloré, Eiffage, Orange, BNP-Paribas, Société Générale, Air France, etc.) à l’abri des dépréciations monétaires courantes. La convertibilité et le libre transfert leur permettent d’exiler les profits et les fortunes qu’elles engrangent.

Alors que des sommes colossales de devises gagnées grâce au labeur de leurs populations sont ainsi soustraites arbitrairement par l’Hexagone au financement de leur développement, les pays de la Zone Franc sont confrontés à des déficits structurels chroniques et à de graves difficultés de paiements. Leurs activités économiques reposent essentiellement sur la production et l’exportation de produits de base.

A ce stade primaire de leur développement, la logique aurait voulu qu’ils adoptent une politique de change basée sur la non convertibilité et la non transférabilité du franc CFA, et à un taux de change fluctuant et avantageux, arrimé non exclusivement à l’euro mais à un panier de monnaies choisies parmi celles de leurs principaux partenaires commerciaux.

Pour ce faire, ils doivent décréter un régime de change qui leur donne le contrôle de toutes les opérations de change avec l’extérieur. Cette restriction légale leur assure une gestion rigoureuse des rentrées et des sorties de devises, ce qui permet de les allouer en priorité au développement des secteurs clés de l’économie.

C’est la politique monétaire suivie en Afrique par des pays comme l’Afrique du sud, le Nigeria, le Kenya, l’Ethiopie, l’Angola ou le Ghana, qui figurent tous maintenant dans le peloton de tête du développement en Afrique. C’est également le cas des pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie ou le Brésil.

Le géant chinois, par exemple, soucieux de ne pas faire peser des risques importants sur sa croissance économique par une sortie incontrôlée de devises, n’autorise pas la libéralisation de son marché des changes, et sa monnaie, le « renminbi », n’est ni librement convertible, ni librement transférable. Alors, pourquoi le franc CFA le serait-il ?

La deuxième raison des dysfonctionnements, qui affectent la Zone Franc, résulte de l’échec des politiques d’intégration économique avec des échanges intra-communautaires strangulés par les droits de douane qu’ils se prélèvent mutuellement.

Un énorme paradoxe du franc CFA est d’être la monnaie commune de pays qui ne partagent pas un marché commun. Pour y remédier, l’UEMOA et la CEMAC furent créées en 1994 au lendemain de la dévaluation du franc CFA. Les critères de convergence qu’elles ont retenus pour harmoniser les politiques d’intégration économique de leurs membres ont été copiés sur ceux du traité européen de Maastricht. Ils se réfèrent aux niveaux autorisés en matière d’inflation, de dette et de déficit budgétaire.

Le différentiel de développement entre les pays de l’Union européenne et les pays de la Zone Franc aurait dû inciter l’UEMOA et la CEMAC à faire preuve de plus de créativité et de pragmatisme dans la sélection de leurs propres critères de convergence. En ce qui concerne le niveau du déficit autorisé par exemple, elle aurait pu, en lieu et place de l’équilibre du déficit budgétaire de base, n’exiger que l’équilibre du solde structurel courant, c’est-à-dire hors investissement public; une conditionnalité plus adaptée aux réalités de l’UEMOA et de la CEMAC et qu’elles seraient plus aptes à satisfaire.

Il s’agit d’autoriser des déficits pour soutenir l’activité économique et pour jeter les bases de la croissance future, l’endettement des Etats devant être exclusivement consacré au financement des investissements publics.

En tout état de cause, les difficultés auxquelles les pays de la Zone Franc sont confrontés rendent illusoire le respect des critères édictés et le projet d’union économique reste en panne, aggravant leurs déséquilibres structuraux.

CEDEAO: Cadre idéal des reformes de la politique monétaire
Le franc CFA est donc à la croisée des chemins. Il avait été créé en temps d’exception en France, par décret signé par le Général de Gaulle le 25 décembre 1945, pour rationaliser l’exploitation des colonies françaises d’Afrique alors groupées en deux fédérations régionales distinctes, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

L’abolition du franc CFA s’imposait, après que la France a démantelé les structures fédérales de ses colonies, quand elles ont accédé à l’indépendance. Dans les mêmes circonstances, la Grande Bretagne avait aboli la « livre sterling de l’Afrique de l’ouest », la monnaie commune de ses colonies du Nigeria, du Ghana, de la Sierra Leone et de la Gambie, quand ces pays ont recouvré leur indépendance.

Au regard de la piètre situation dans laquelle se trouvent les pays de la Zone Franc, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, il serait grand temps qu’ils se décident de mener une politique monétaire indépendante, adaptée au cycle des économies de l’UEMOA et de la CEMAC.

Le meilleur cadre pour articuler ces réformes en Afrique de l’Ouest est la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui compte 15 pays membres (Nigeria, Ghana, Côte-d’Ivoire, Sénégal, Niger, Gambie, Guinée, Mali, Guinée Bissau, Liberia, Sierra Leone, Bénin, Togo, Cap Vert, Burkina-Faso), conformément aux directives de l’Union africaine (UA).

Malheureusement, perçue par la France comme d’obédience anglophone, la CEDEAO n’a cessé d’être concurrencée dès son établissement par l’UEMOA et la CEMAC, deux organisations créées par les pays de la Zone Franc dans l’espoir déraisonnable d’endiguer l’influence britannique, américaine et nigériane dans ce qui est perçu comme une chasse-gardée française.

Il n’en demeure pas moins que la CEDEAO demeure le cadre idéal pour mener les politiques de convergence économique et financière, en vue de l’adoption d’un Tarif extérieur commun (TEC) et la réalisation d’une union douanière, qui sont les préalables à une intégration économique réussie, suivie d’une union politique des pays de la région. La boutade en vogue dans les milieux intellectuels de Lagos est qu’il y a deux grandes puissances au sein de la CEDEAO : le Nigeria et la France. Sans le bon vouloir de la France, point de salut pour la CEDEAO.

La présence de plus en plus affirmée sur la scène africaine d’acteurs comme la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie et le Brésil a donné aux pays Africains une plateforme d’exportation accrue, ainsi que la mise en place d’un nouveau modèle de coopération, basé sur le commerce, l’investissement et le transfert de technologie; ce qui a élargi leurs options de croissance économique et leur a donné une plus grande marge de man uvre et des opportunités significatives de progresser dans la voie du développement. Il serait grand temps que les dirigeants de la Zone Franc s’inscrivent dans cette nouvelle dynamique.

Les multinationales françaises sont les premiers bénéficiaires du leurre que représentent les mécanismes de fonctionnement de la Zone Franc. Les seconds bénéficiaires sont les élites africaines. Le mode de fonctionnement corrompu du système leur permet de s’enrichir impunément, grâce aux importations et de s’approprier à tort les fonds publics qu’elles n’ont aucun mal à exporter à l’Hexagone, tout en menant à domicile un niveau de vie extravagant, sans aucune commune mesure avec les réalités du terrain.

Ces bénéficiaires encaissent des profits substantiels au détriment des populations africaines dont la majorité est confinée dans une pauvreté abjecte. Quant à l’Etat français, il est loisible de se demander la réalité des bénéfices qu’il tire de ce système. En dépit du contrôle quasi total (politique, diplomatique, militaire, économique et financier) que la France exerce dans son pré carré, son armée n’en est pas moins intervenue à plus de quarante reprises sur le sol africain, en l’espace d’un demi-siècle, pour sécuriser ses prébendes, maintenir au pouvoir ses poulains ou les en chasser selon son bon vouloir.

D’anciennes puissances coloniales, comme l’Allemagne et la Grande Bretagne, qui se sont débarrassées de leurs oripeaux coloniaux et paient rubis sur ongle au prix du marché leurs importations d’Afrique, sont en meilleure santé économique que la France. En 2013 un rapport du sénat français a eu pour titre : « L’Afrique est notre avenir ».

Chinois, Indiens, Brésiliens, Coréens, Malais, Turcs, entre autres, se sont faits à cette vérité et ont élaboré des stratégies qui ont contribué au bond des pays d’Afrique en dehors de la zone d’influence française. Il serait temps que les élites dirigeantes françaises et africaines se réveillent à cette réalité.


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