La troisième édition de cette rencontre a réuni une centaine de jeunes à Douala
Ils étaient près de deux cent au total, jeunes filles et garçons, à la moyenne d’âge de vingt cinq ans et avec un point commun, tous fans de la Hi-Tech. La haute technologie. Ils constituaient ce qu’ils appellent eux-mêmes la «Communauté Tech». Dans la salle des travaux, celle d’Appstech à Akwa, la configuration en dit long sur ce qui se fait ici. Chacun son ordinateur portable, connecté internet. Tantôt l’on cherche à s’arrimer à la dernière application technologique ou informatique en ligne, tablette hi pad, hi-phone, tantôt l’on veut tester une application que l’on vient de créer soit même. C’est justement cela le principe de cette rencontre, le Barcamp, qui en était ce jour à sa troisième édition. Pas de spectateurs, tous participants. Se retrouver pour partager notre passion des nouvelles technologies, échanger sur nos créations et échanger nos différentes expériences explique l’un des organisateurs.
Première tablette tactile d’origine africaine
Les travaux, placés sous le thème «The future is mobile» se sont déroulés en atelier, avec des exposés sur divers sujets et autres nouvelles applications. Le moins que l’on puisse dire après y avoir fait un tour, c’est que ces jeunes ont du génie. Cette édition, a connu la participation d’un invité de marque, Vérone Mankou, Congolais d’origine, venu présenter le chef d’ uvre qu’il vient d’inventer. Il s’agit de la première tablette tactile africaine baptisée VMK, diminutif de «Vumaku», qui signifie en langue Kicongo «Réveillez-vous». Disponible depuis peu, il ambitionne de commercialiser au moins 10 000 exemplaires avant la fin de cette année, au prix exceptionnel de cent cinquante mille francs CFA la pièce.

Une application mobile anti-corruption
Autre application présentée ce jour, le «No bak chich», une application mobile anti-corruption. D’après son initiateur Hervé Djia, informaticien développeur d’application, elle informe les usagers sur les procédures administratives officielles, notamment les coûts de réalisation d’une pièce officielle, les étapes, ainsi que les délais. Pour l’acte de naissance par exemple, ou le passeport, l’application vous indiquera les préliminaires, les différentes étapes à suivre, combien ça coûte et combien de jours il vous faut pour l’obtenir. Pour son développeur plus on sait, moins on se fait avoir, même si, reconnait-il, la plus grosse difficulté est la collecte des données. Les administrations ne nous facilitent pas la tâche et sont un peu réticentes. Créée en juillet dernier, elle n’est pour l’instant disponible qu’en version d’essai sur la plate forme androïde, mais sera très bientôt sur le web et le web mobile. L’on y retrouve aussi un «compteur de tchoko», qui répertorie des personnes ayant déjà monnayé ce type de service avec des incidents précis, le surcoût, la durée excessive et une qualité approximative de service.
Le barcamp 3 était donc une succession de nouvelles applications, toutes originales et destinées aux entrepreneurs, chefs d’entreprises, aux usagers (public) et même aux responsables étatiques. Des jeunes bourrés de talents, mais qui sont encore dans leurs propres ombres, espérant être entendus et soutenus, eux qui restent persuadés que le développement de notre pays passe aussi par les nouvelles technologies. Il faut qu’on arrête de penser que seul l’occident connaît ce domaine, nous avons du talent chez nous affirme un responsable d’une société de téléphonie mobile, partenaire de cet évent dont la prochaine édition est prévue pour 2012.
