Bénin/présidentielle: 11 des 14 candidats demandent le report du scrutin

Initialement prévu le 27 février, le premier tour a finalement été fixé au 6 mars Initialement prévu pour le 27…

Initialement prévu le 27 février, le premier tour a finalement été fixé au 6 mars

Initialement prévu pour le 27 février, le premier tour de la prochaine élection présidentielle béninoise a finalement été repoussé au 6 mars 2011, pour pallier à un certain nombre de lacunes. Mais onze des quatorze candidats à cette élection, ont demandé le jeudi 17 février le report de « quelques semaines » du scrutin. Dans un communiqué publié après une séance de concertation, ils ont demandé ce report pour permettre l’inscription de quelque 1,3 million de potentiels électeurs non inscrits sur les listes électorales permanentes informatisées en cours depuis novembre 2009 et non encore achevées. Les organes chargés de son élaboration, après plusieurs reports, ont promis de la rendre disponible le 20 février prochain.

A quelques heures de la campagne électorale, ni la liste électorale, ni les cartes d’électeurs devant servir pour le scrutin n’existent. En somme, le fichier électoral n’est pas prêt. Au regard du niveau d’impréparation à ces élections, nous en demandons le report de quelques semaines.
Victor Topanou, porte-parole de ces onze candidats d’opposition

Les candidats concernés « expriment la nécessité de s’assurer de la disponibilité de la liste électorale par une expertise indépendante et le cas échéant d’opérer les corrections nécessaires ». Parmi eux, figurent les deux principaux adversaires du président sortant Boni Yayi, élu en 2006 et candidat à sa succession: Le vétéran de l’opposition Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané, président de la Banque Ouest-africaine pour le Développement (BOAD). M. Yayi ainsi que deux autres candidats d’opposition ne sont pas associés à cette demande de report qui a été transmise, selon M. Topanou, dans la soirée par courrier au secrétariat général du gouvernement, qui décide de la date de convocation du corps électoral.

Réagissant à la demande de report des onze candidats, le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Joseph Gnonlonfoun, a assuré que les délais seraient respectés. « Nous sommes en train déjà d’acheminer les urnes livrées par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le reste suivra. Nous serons dans les temps », a-t-il affirmé à l’issue d’une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé que la campagne électorale était ouverte le jeudi 17 février soir à minuit. Le porte-parole de la Céna, Honorat Adjovi, a de son côté souligné : « ce n’est pas à eux (les candidats, ndlr) de fixer la date des élections. Une date a été choisie par le gouvernement, nous nous y conformons ».

En attendant de voir à qui les Béninois donneront leur bulletin de vote, l’inquiétude reste patente au sein de la population. A quelques semaines du scrutin, retrouver son nom sur les listes électorales relève encore de la gageure. Comment sortir de cette « pagaille », qui fait dire à Gaston Azoua, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin, qu’ « avec une LEPI taillée sur mesure pour organiser des fraudes massives, plus d’un million de Béninois, notamment des travailleurs, sont privés ipso facto du droit de vote » ? Et qu’adviendra-t-il du modèle béninois si cette élection, la plus disputée depuis vingt ans, tourne au cafouillage des lendemains incertains et heurtés des périodes postélectorales dont l’Afrique est si friande? De toute façon, selon la constitution béninoise, le mandat de l’actuel chef d’Etat s’achève le 6 avril prochain, date à laquelle le président élu est sensé prêter serment.

Boni Yayi, l’actuel président de la république du Bénin remet ses attributs en jeu
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