Benoit XVI a-t-il volontairement provoqué ce tollé ou alors est-il simplement mal compris?
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Benoit XVI, Pape |
Pas encore définitivement sorti de la polémique sur les propos de l’évêque négationniste Richard Williamson, le Pape Benoît XVI a déclenché une nouvelle controverse pour sa première visite sur le continent africain. Dans l’avion qui le menait au Cameroun, le souverain pontife a réaffirmé la position de l’Église catholique sur le préservatif. Benoit XVI a estimé que la distribution de préservatif ne peut pas régler le problème du sida. Au contraire son utilisation aggrave le problème, a ajouté le Pape. Pour Benoit XVI, la solution passe par un réveil spirituel et humain ainsi que par l’amitié pour les souffrants. Le Pape a tenu à rappeler par ces paroles l’attachement de l’Eglise catholique à l’abstinence comme unique forme de contraception. Mais ces propos, tenus avant son arrivée dans un continent ravagé par le fléau, ont évidemment provoqué une consternation générale. En France le gouvernement, par la voix du Ministère des Affaires étrangères, est sorti de sa réserve habituelle pour faire part de sa très vive inquiétude devant les conséquences du discours du Pape pour la lutte contre le sida.
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Eric Chevallier, porte-parole du ministère français des affaires étrangères. |
Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a estimé inacceptables les propos du Pape. Pour lui c »est une négation de l’épidémie. Et, tenir ces propos dans un continent qui est malheureusement le continent où 70% des personnes infectées par le sida demeurent, c’est absolument incroyable. Même réaction chez la ministre belge de la Santé, qui a rapidement réagi aux propos du Pape. Laurette Onkelinx, qui a fait part de sa consternation, a estimé que ces paroles étaient le reflet d’une vision doctrinaire dangereuse. Le débat n’a pas vraiment eu lieu au sein de la communauté catholique camerounaise. Ses membres étaient trop heureux de recevoir le Pape qui faisait régner une ambiance de fête dans la capitale. Mais si les médias au Cameroun n’en ont pas fait cas c’est tout simplement parce que l’information est donnée dans l’avion qui conduit le Pape au Cameroun. Les médias ont donc du prendre les informations des chaines étrangères en relais. Ne pouvant cependant se faire une idée claire et personnelle du Pape, ils ont traité l’information telle qu’ils l’ont reçue, c’est-à-dire qu’ils ont versé dans la critique du Souverain Pontife. L’opinion publique camerounaise a elle aussi naturellement reprit à son compte ces critiques. Le Pape vit-il au XXIe siècle?, se demandait tout simplement Alain Fogué, du Mouvement camerounais pour le plaidoyer à l’accès aux traitements, une ONG camerounaise. Il vit au ciel et nous sur terre, a-t-il ajouté, estimant que les gens ne suivront pas ce que le Pape dit. Mais après coup il ‘a lieu de d’interroger. Les propos du Pape sont-ils si dangereux que ça? Sa position devrait – elle ouvrir lieu à des contestations proches des insultes ?
La vérité est que le Pape est la cible d’un salve médiatique depuis un certain temps.
On ne peut pas dire qu’il ait commis un faute de communication. Les medias internationaux ont simplement choisi de mal relayer son message. Dans son propos il a été clair. Il a semblé très bien informé sur les questions concernant la transmission du virus HIV et des problèmes posés par les campagnes de prévention notamment au Cameroun. Il interroge ainsi les fidèles en remettant en question une vision de la prévention limitée au seul préservatif. Il adopte un point d

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