Bien mal acquis: Indignation de la Guinée équatoriale après des perquisitions à Paris

Un communiqué officiel dénonce, ce qui est interpreté par le gouvernement équato-guinnéen, comme une violation des droits internationaux Deux juges…

Un communiqué officiel dénonce, ce qui est interpreté par le gouvernement équato-guinnéen, comme une violation des droits internationaux

Deux juges français ont entrepris mardi 14 février 2012, de fouiller l’immeuble parisien du fils du président de la Guinée équatoriale, visé par une plainte dans l’enquête sur les biens détenus en France par des dignitaires africains. La perquisition devait se poursuivre jusqu’à cette fin de semaine dans cet immeuble, qui selon les premiers commentaires des policiers, invitait à l’émerveillement, pour un pays classé dans la catégorie des Etats pauvres. L’organisation anti-corruption Transparency International, à l’origine de cette affaire, estime que l’opération conforte le soupçon selon lequel les dirigeants équato-guinéens, dont Teorodin Obiang, le fils du président, pillent les caisses de l’État. Selon une information rapportée par le journal Le Parisien, ces biens seraient évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros. On a recensé pêle-mêle, 5 000 m2 sur 6 étages, 101 pièces, un bureau Louis XV estimé à 1,6 million, des oeufs Fabergé, 18,35 millions d’euros d’ uvres d’art issus de la vente de la collection d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, des salles de bains immenses, jaccuzzi, salle de cinéma, salon de coiffure, salle de sport. Des images qui font le tour d’internet, montrent des camions de déménagement faisant des va-et-vient pour tout embarquer. En septembre 2011, une première opération du genre avait déjà permis la saisie de 16 voitures parmi les plus chères au monde (Maserati, Aston Martin, Rolls Royce, Porsche, Bugatti, Bentley, Ferrari).

La Guinée équatoriale parle de son côté d’une violation de la protection diplomatique et de sa souveraineté et songe à saisir la Cour internationale de la justice, selon son avocat, Olivier Pardo. « La résidence attaquée par les autorités de la police française appartient à l’Etat de la République de Guinée équatoriale (…). Le gouvernement de Guinée équatoriale espère que les autorités supérieures et décisionnaires de la République française prennent les décisions qui s’imposent, conformément au droit international et se réservent le droit de la réciprocité, si la violation des intérêts de l’Etat de Guinée équatoriale se consommaient », a réagi le gouvernement de ce pays hier, jeudi 16 février 2012,

selon une information rapportée par l’Agence France Presse (AFP). La Guinée équatoriale aurait manifesté dans la même circonstance, sa foi dans l’esprit des excellentes relations d’amitié et de coopération historiques qui ont existé entre la Guinée et la France comme dans les intérêts politiques, économiques et socio-culturels qui soutiennent ces relations, et entretient l’espoir que par respect envers le droit international le gouvernement français donnera une réponse satisfaisante à cette situation intolérable. Pressenti pour lui succéder par son père, qui gouverne sans partage depuis son coup d’Etat de 1979, Teodorin Obiang fait depuis plusieurs années l’objet d’enquêtes pour blanchiment et corruption aux Etats-Unis, où il a longtemps mené une vie de playboy fortuné en Californie, selon l’organisation Human Rights Watch, qui avait dénoncé la commande par le fils du président Obiang d’un paquebot, le plus cher au monde.

Petit pays de 700.000 habitants environ, la Guinée est devenue le troisième producteur sub-saharien de pétrole mais la majorité de la population vit encore dans la pauvreté malgré une impressionnante politique de grands travaux.

Perquisition le 14 février 2012 à Paris au domicile de Teodorin Obiang
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