Selon un communiqué du Mindef, du 26 au 28 novembre, une opération spéciale de ratissage contre les combattants de la secte a permis de neutraliser de nombreux jihadistes et de libérer 900 otages
L’armée camerounaise a tué en trois jours une centaine d’islamistes nigérians de Boko Haram, libéré 900 otages dans des villages occupés par la secte islamiste et saisi des drapeaux de l’Etat islamique (EI) au cours d’une opération dans l’Extrême-Nord du Cameroun, informe mercredi, 02 décembre 2015, le ministère camerounais de la Défense.
« Une opération spéciale de ratissage menée du 26 au 28 novembre contre les combattants de Boko Haram dans les localités frontalières avec le Nigeria a permis de neutraliser plus d’une centaine de jihadistes », affirme dans un communiqué, lu sur les antennes de la radio nationale (journal de 13 heures), le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.
Offensive camerounaise
Ces opérations d’envergures, qui ont mobilisé un demi-millier de soldats, de jeudi à samedi dernier, ont été menées de part et d’autre de la frontière, en réponse aux multiples incursions et attentats kamikazes de Boko Haram au Cameroun. Avec la bénédiction des autorités et des forces nigérianes qui ont fourni du renseignement, 500 soldats ont été mobilisés. En première ligne, les soldats du BIR, le bataillon d’intervention rapide, unité d’élite. Une soixantaine de véhicules ont été engagés, dont des blindés, épaulés par un appui aérien, sur le secteur de Limani et de Achigachia, le long de la frontière, dans les monts Mandara.
D’après ledit communiqué, cette opération a aussi permis de libérer près de 900 otages, de saisir une importante cargaison d’armes et de minutions, ainsi que des drapeaux blancs-noirs de l’Etat islamique. Aucune précision n’a été fournie par le Mindef sur le profil de ces otages.
Otages
Parmi la centaine d’islamistes neutralisés, figure un certain Aladji Gana, présenté comme le chef des opérations de Boko Haram dans la zone. Les otages libérés sont, quant-à-elles, des personnes qui vivaient dans des villages frontaliers côté Nigeria ; villages occupés par le groupe islamiste, pour certains depuis trois ans. Ils n’étaient pas pour ainsi dire détenus dans un même lieu. Il y a peu de précisions à leur sujet si ce n’est qu’ils ont été transférés de l’autre côté de la frontière, côté Cameroun, à Kolofata.
Depuis son engagement dans la lutte contre Boko Haram en mai 2014, jamais le Cameroun n’avait engagé autant de moyens pour une opération. Celle-ci était conduite dans le cadre de la Force mixte multinationale, précise le ministère de la Défense. Ce qui explique que les soldats camerounais aient pu empiéter sur le territoire nigérian, même si personne ne le reconnaît de source officielle.
Contexte violent
L’annonce de ces opérations intervient alors que de nouveaux attentats-suicides ont eu lieu au Cameroun la nuit dernière. Trois kamikazes ont déclenché des ceintures d’explosif dans la ville de Waza près des frontières nigériane et tchadienne. Au moins six civils auraient été tués, selon un bilan provisoire diffusé par les autorités.
