Burkina-Faso: Des militaires tirent à balle réelle pendant des heures dans deux villes

Ils exprimaient ainsi leur mécontentement vis-à-vis de leur chef de corps Les militaires burkinabè sont mécontents. Moins d'une semaine après…

Ils exprimaient ainsi leur mécontentement vis-à-vis de leur chef de corps

Les militaires burkinabè sont mécontents. Moins d’une semaine après les incidents survenus à Ouagadougou, ils ont laissé éclater leur colère à Fada N’Gourma dans l’est du Burkina le lundi 28 mars 2011. Des soldats ont tiré en l’air et bloqué avec des chars l’entrée ouest de la ville. Située à 220 km à l’est de la capitale Ouagadougou, a déclaré une source proche du gouvernorat de la région de l’Est. Ils sont ensuite sortis en direction de Koupéla (45 km au nord de Fada), arrêtant sur leur chemin des camions citernes pour se ravitailler en essence, avant de continuer vers Tenkodogo (78 km au nord de Fada), a-t-il ajouté. A Koupéla, un journaliste a expliqué que sa voiture avait été réquisitionnée par les soldats, qui ont tiré en l’air en ville. « Il y avait une dizaine de pick-up. Ils sont armés de lance-roquettes, de kalachnikov», a-t-il détaillé. A Tenkodogo, les soldats ont tiré en l’air en allant vers le camp militaire, a rapporté un habitant. Sur place, ils ont été rejoints par une cinquantaine de soldats, ils ont tiré en l’air, avant que ceux venus de Fada ne repartent dans leur ville, a indiqué un autre. Les militaires du 32e régiment d’infanterie commando (RIC) de Fada N’Gourma avaient dans la matinée du lundi 28 mars libéré un des leurs, emprisonné pour le viol d’une fillette, après avoir semé la panique en tirant en l’air dans les rues. Cet incident survient après une grogne, dans la nuit du 22 au 23 mars à Ouagadougou, de militaires qui étaient sortis de deux casernes, avaient tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques après la condamnation de cinq des leurs dans une affaire de m urs toujours.

Comme signe de leur mécontentement, ils ont à l’occasion, porté à l’envers leur béret. En conséquence, la reprise annoncée des cours n’a pas eu lieu, les commerces et autres échoppes, n’avaient certes pas été vandalisés, mais étaient pour la plupart restés fermés toute la journée. D’abord, de 8h à 9h30, les militaires ont envahi la ville tirant en l’air et semant la panique. Puis, ils ont observé une pause. Alors qu’on croyait l’orage passé, ils sont ressortis du camp, encore mieux armés. C’est ainsi qu’à 11h, ils ont fait irruption à la Radio Fada FM, obligeant les agents à ouvrir la station qui était fermée. Ils ont tenu à délivrer un message oral, qui a duré une minute environ. Leur porte-parole, un « Colonel Zoungrana », a posé deux exigences : La délocalisation du régiment à Ouagadougou et le départ du chef de corps. Ce dernier est déclaré indésirable par ses éléments. Les militaires ont même lancé un ultimatum de 48h, à partir de lundi 28 mars 11h, pour la satisfaction de leurs revendications. Pendant toute la journée de lundi, Fada était comme en état de siège.

La réaction du ministère de la Défense ne s’est pas fait attendre. « Au cours de la journée du lundi 28 mars 2011, un groupe d’une cinquantaine de militaires de la garnison de Fada N’Gourma a pris les armes et libéré un de leurs camarades régulièrement détenu à la maison d’arrêt et de correction de Fada depuis le 17 février 2011. À cette occasion, les mutins ont effectué des tirs intempestifs dans la ville et ses environnants et perpétré les mêmes actes à Tenkodogo et Koupèla. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants présente ses regrets aux populations ainsi qu’aux administrations publiques et privées des localités concernées et s’engage à prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces agissements répréhensibles ». En attendant, la psychose s’est installée chez les populations.

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Radiookapi.net)/n