Cacao: Bonnes affaires pour les exportateurs camerounais

La situation de trouble en Côte d'ivoire est l'une des raisons de cette embellie Des prix en hausse sur le…

La situation de trouble en Côte d’ivoire est l’une des raisons de cette embellie

Des prix en hausse sur le marché mondial
Depuis quelques temps les producteurs de cacao reçoivent tout le temps de bonnes nouvelles. En ce début d’année, le prix du kilogramme a atteint un taux record de 1 400 francs CFA, presque le double de ce qu’il valait trois années auparavant. A l’office national du cacao et du café, on reconnait que la situation de trouble institutionnel en Côte d’Ivoire en est une des raisons. Avec ses 40% de part de production, la situation en Cote d’ivoire fait effectivement craindre à de nombreux traders des risques de rupture de stock et par conséquent la demande pour la constitution des stocks de réserve s’en trouvent augmentée. « Il y a deux facteurs qui se mêlent pour favoriser l’embellie. Comme vous le savez, la Côte d’ivoire avec ses 1 millions quatre cent mille tonnes de cacao produits par an, influence considérablement le marché. Toute situation de tension dans ce pays comme celle que nous sommes en train de vivre en ce moment, secoue logiquement les marché. D’un autre côté, le cacao comme beaucoup d’autre pays a connu une amélioration de ses cours depuis près de six mois et cette hausse là continue d’être maintenue », a fait savoir Michel Ndoping, le directeur de l’Office national du cacao et du Café du Cameroun. Selon certains experts, les prix continueront de grimper tant que persisteront les risques d’un conflit et devrait parvenir à un plafonnement bien plus élevé. De nombreux pays producteurs profitent de la situation, pour améliorer leurs recettes. Au Cameroun les efforts entrepris par les acteurs de la filière depuis peu, ont payé. Ils ont permis d’obtenir une production au dessus des 200 000 tonnes la campagne précédente, et le ministère du commerce espère une amélioration pour la prochaine campagne.

Une hausse que ne ressent pas toujours le planteur du village
Chez les exportateurs c’est donc la période de grâce. Les exportations ont connu une hausse de près de 35%. Depuis le lancement de la campagne jusqu’à présent, 175 000 tonnes de cacao ont été exportés par le Cameroun contre 132 000 à la même époque la campagne précédente. Ce qui fait une amélioration de près de 40 000 tonnes. Les acteurs de la filière espèrent un plafonnement à 200 000 tonnes exportés d’ici à Juillet 2011. Le maintien élevé des cours a aussi motivé de nombreux planteurs. Ces derniers ont entrepris de redynamiser de nombreux champs qui étaient jusqu’ici à l’abandon. Abessolo Manga un planteur très au courant de la situation a fait savoir qu’il a entrepris de saisir l’opportunité. Aujourd’hui, on ne cultive plus comme nos grands parents, nous savons comment cela fonctionne sur le marché international et je sais que les choses se présentent bien pour le moment et cela devrait durer encore un certain temps. Alors j’ai réactivé toutes mes plantations, a-t-il fait savoir. Plusieurs planteurs affirment que les conditions climatiques sont elle aussi favorables. Cependant cette embellie ne profite pas à tous les planteurs de la même manière. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il existe deux formes de vente du cacao. Certains procèdent par des contrats fixes. C’est à dire que quelque soit les circonstances, le prix donné au planteur reste le même. Mais si cela protège le planteur contre l’instabilité des cours, cette façon de faire le met hors jeu lorsqu’il faut partager les bénéfices de l’embellie comme c’est le cas actuellement, a fait savoir un expert proche de la commercialisation de ce produit. D’un autre côté, de nombreux planteurs se plaignent de ce que le soutien du gouvernement pour l’acquisition des pesticides arrive lentement. Ce que les dirigeants ne comprennent pas c’est que le champ ce n’est pas un bureau où les décisions attendent, ici, on a l’obligation si ce n’est d’anticiper, de réagir vite et efficacement, nous fait savoir un autre planteur. Plusieurs d’entre eux ont aussi fait savoir que l’une de leurs plus grosses difficultés, reste le manque d’accompagnement. Ils ont déjà lancé un appel au gouvernement afin que celui-ci prenne la tête de l’offensive commerciale pendant que le géant ivoirien sommeille encore.

Les cacaoculteurs du Cameroun profitent de l’embellie, mais pas tous.
cirad.org)/n