Cacao: Quand le climat affecte la qualité

Les problèmes sont différents, mais le résultat le même, la qualité du cacao camerounais diminue en raison des intempéries Des…

Les problèmes sont différents, mais le résultat le même, la qualité du cacao camerounais diminue en raison des intempéries

Des producteurs de cacao de la région du Sud-ouest du Cameroun ont fait part de ce que la qualité de leur cacao pourrait être affectée par l’utilisation de la technique de séchage à la chaleur, en raison de pluies discontinues dans cette parie du pays. Une mauvaise nouvelle, au regard de ce que cette région a produit près de la moitié des 240 000 tonnes de cacao récoltées entre les mois de juin et d’Août. Ce qui devrait constituer l’essentiel de la commercialisation pour la saison en cours. Près de 20% du cacao vendu dans cette région est fumé et les gros acheteurs refusent de prendre ce cacao là. Des associations de producteurs ont dit craindre des baisses de prix sur le marché en raison de la mauvaise qualité présumée. Une crainte que vivent déjà les producteurs de la région du Centre. Le 13 septembre dernier, on apprenait que les négociants payaient désormais le kilogramme moins cher en raison de la baisse de la qualité des fèves. Cette mauvaise qualité résulterait du fait que le climat bien qu’étant sec, n’était pas suffisamment ensoleillé. Du coup, la part d’humidité au kilogramme et la quantité de travail restant poussent les négociants à prendre le minimum de risque. «Je pense qu’à 1000 FCFA le kilogramme c’est bon je ne peux pas payer plus que cela sinon moi-même je ne pourrais pas m’en sortir», a fait part un de ces négociants revenant de la localité de S’a, une des zones de production de cacao.

Des observateurs estiment une fois encore que le gouvernement a pêché par négligence. «A l’époque de l’office de commercialisation des produits de base, c’était déjà cela le problème. On avait atteint un niveau où on refusait d’encadrer les producteurs et on exigeait plus d’eux, le système n’as pas survécu» affirme Essima S, un doyen de la production de cette matière première. Lors du lancement de la saison cacaoyère, le ministre du commerce avait exhorté les planteurs à dépasser le chiffre record de 240 00 tonnes. Un challenge qui ne risque pas d’être relevé avec les difficultés actuelles que connaissent les deux grandes zones de production. La situation semble assez complexe parce que le Centre et le Sud-ouest totalisent 90% de la production globale de cacao au Cameroun. Si les mauvaises tendances se confirmaient, cela porterait un coup dur à l’amélioration des conditions de vie de quelques milliers de producteurs qui en dépendent et aussi de l’Etat. Le cacao continue d’être une importante source de devises pour le pays et contribue fortement à faire peser la balance commerciale. Le gouvernement ne semble toujours pas avoir pris la mesure de l’importance de rationaliser et de systématiser l’encadrement de la culture du cacao. Une attitude paradoxale dans un contexte mondial marqué par l’augmentation de la demande sur le marché du chocolat.

Une cabosse de cacao
Journalducameroun.com)/n