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Cameroun : 68e renvoi du procès d’Amadou Vamoulké après cinq ans de détention provisoire

Le procès de l’ancien DG de la télévision nationale (CRTV) est interminable depuis juillet 2016, date à laquelle il a…

Cameroun : 68e renvoi du procès d’Amadou Vamoulké après cinq ans de détention provisoire
Le procès de l’ancien DG de la télévision nationale (CRTV) est interminable depuis juillet 2016, date à laquelle il a été arrêté.

Le 27 mai dernier, Amadou Vamoulké était devant le  Tribunal criminel spécial de Yaoundé pour la 67ème fois dans son affaire d’inculpation pour détournement des fonds à la CRTV.  Le journaliste arrêté, on s’en souvient,  le 29 juillet 2016 n’a toujours pas été jugé. « Son cas est devenu le symbole de la lutte pour la défense des droits des journalistes à travers le monde, mais aussi la parfaite illustration de l’absurdité d’un système judiciaire dont les décisions suscitent interrogations et incompréhensions », estime le journal panafricain Jeune Afrique.

Le journal ajoute qu’ « à 71 ans, Amadou Vamoulké est entré dans les annales de l’histoire du Cameroun lorsque son procès a été reporté pour la 68e fois après cinq ans de détention provisoire. Un triste record dont le pensionnaire du local 184 de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, se serait volontiers passé ».

La dernière audience a vu l’entrée de deux avocats français dans son collège d’avocats. Me Français Fabrice Epstein et Benjamin Chouai, ont été dépêchés à Yaoundé par les soutiens de l’ancien DG de la CRTV. Le conseil d’Amadou Vamoulké réclame la comparution d’un certain Joel Bella Belinga. À en croire Me Benjamin Chouai, «c’est cet homme qui a ficelé le rapport d’audit sur lequel s’appuie aujourd’hui le Tribunal criminel spécial».

Pour  l’avocat français, la copie remise aux autorités camerounaises par l’expert-comptable n’est pas fiable. «Brossé en seulement trois mois, ledit rapport d’audit ne saurait retracer de façon pertinente les 11 années de gouvernance de M. Vamoulké», appuie le juriste. Dans une charge référée aux minutes du tribunal de commerce de Bobigny (France) et dirigée contre Joel Bella Belinga, Maître Fabrice Epstein révèle: «du haut de son profil d’expert-comptable, les entreprises dont ce dernier se réclamait être le promoteur ont dû fermer boutique en France».

La requête des avocats a été soumise au juge du TCS pour faciliter la prochaine audience de l’ancien patron de la CRTV, la 68e en cinq ans.