Cameroun: Aes Sonel déconnecte trois opérateurs économiques à Douala

L'entreprise en charge de la production, du transport et de la distribution de l'énergie électrique leur réclame cinq à neuf…

L’entreprise en charge de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique leur réclame cinq à neuf factures impayées

Fraude
La descente punitive a eu lieu vendredi 24 août 2012. Conduite par Boniface Kohla, sous-directeur commercial, l’équipe en charge du recouvrement forcé a commencé par le complexe commercial La Citronnelle plus, constitué d’un snack et d’un restaurant, et situé derrière l’hôtel de la Côte, à Akwa. L’établissement doit environ 1,4 million à Aes Sonel et a cinq factures impayées. Dans cet établissement, l’équipe de recouvrement d’Aes Sonel découvre d’ailleurs une installation frauduleuse qui permet au gérant d’avoir de l’électricité en continu, bien qu’ayant été coupé. Après La Citronnelle Plus, l’équipe a rendu visite à Joseph Bongue, un opérateur économique qui a construit un château derrière l’agence Finex, à Akwa. L’homme d’affaires a neuf factures impayées, représentant plus de deux millions Fcfa. «Depuis 2011, ce client ne règle plus ses factures. Souvent, il empêche nos collaborateurs de le couper », accuse Monica Bi Ombassa, chef de division Douala Sud en charge de la gestion des agences d’Akwa, New-Bell et Koumassi. Après Akwa, Boniface Kohla et ses hommes sont descendus au complexe Le Majestic, à Makèpè. Son propriétaire, redevable d’une ardoise de plus d’un million de Fcfa a eu le flair de payer une partie avant l’arrivée de l’équipe. Pour le reste, il a pris l’engagement écrit de régler. C’est le seul à avoir échappé à la coupure.

Recouvrement forcé
Le cas le plus pathétique est celui de Dominique Nana, opérateur économique très connu du milieu des transporteurs routiers, et ayant construit un château non loin d’une Hacienda, à Logpom. Ses lamentations se passent seulement de tout commentaire. «Je vais passer la nuit comment, avec ma femme et mes enfants ? S’il vous plaît accordez-moi dix jours. Si ne je règle pas la totalité dans ce délai, il faudra faire tout ce que vous voudriez. Tout ce que je peux faire maintenant, c’est vous donner un chèque Standard chartered bank en garantie. » Située non loin de l’hôpital des S urs, cette bâtisse n’échappe à personne. Rien que sa clôture peut financer les travaux de construction d’une villa modeste. L’opérateur économique a en effet huit factures impayées, correspondant à 675.000 Fcfa et c’est depuis au moins deux mois que l’opérateur privé d’électricité est à ses trousses. Aes Sonel a multiplié des épisodes de négociations, en vain. Même la mise en demeure de huit jours, qui est le dernier recours n’a pas effrayé Dominique Nana. Ce qui a conduit l’équipe de recouvrement forcé, conduite par Boniface Kohla à couper l’électricité à partir du poteau d’alimentation, les occupants ayant refusé d’ouvrir le portail. C’est 20 minutes environ après que le maître des céans arrive. Ce dernier tente cahin-caha de convaincre l’équipe à rétablir le courant. En vain. Son baratin ne produit aucun fruit. Son château est privé d’électricité. La descente punitive de vendredi rentre dans le cadre de la campagne de recouvrement forcé initiée par Aes Sonel et qui vise à faire entrer plus de 8,5 milliards dans les caisses de l’entreprise. Seuls les clients cumulant deux factures impayées au moins sont concernés par cette opération. « Au cas où les clients coupés ne vont pas payer, nous allons utiliser tous les moyens de droit pour rentrer en possession de notre dû. C’est le cas des saisies des biens et des comptes, et au cas échéant les poursuites judiciaires », avise Boniface Kohla, en mettant en garde toux ceux qui alimentent des clients coupés. Car, prévient-il, ceux là risquent aussi des coupures croisées.

Aes déconnecte du poteau électrique les mauvais payeurs
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