Près de trois ans après sa mort, les assassins du jeune étudiant courent toujours.
Les Camerounais se souviennent encore de cette affaire qui a secoué le pays un certain 21 août 2006. Ce jour là les nombreux clients et autres visiteurs de l’hôtel Hilton à Yaoundé ne pouvaient imaginer qu’ils allaient vivre une scène macabre. C’est un bruit qui attirera l’attention des personnes se trouvant à ce moment dans le hall de cet hôtel. La découverte du corps du jeune Narcisse Olivier Djomo Pokam, étudiant en Maîtrise de Mathématiques, âgé de 31 ans, git sur le parvis. Les premiers constats laissent voir des traces de torture notamment des séquelles que certains qualifieront des blessures dues à un repassage du corps par un fer à repasser, des habits déchirés, on observera également des entailles sur les poignets de la victime, une entaille entre son anus et sexe.
Une véritable agression physique orchestrée par de bourreaux .Le médecin légiste, le docteur Yakana en service alors à l’hôpital central de Yaoundé, choisi par la police pour faire les premiers constats émettra des hypothèses qui tourneront autour des soupçons des penchants homosexuels déjà véhiculés par la rumeur. Du coup une enquête est ouverte par la Division Provinciale de la Police Judiciaire du centre (DPPJ) sous la houlette du procureur de la République. Une enquête qui sera d’ailleurs confiée plus tard à la Division de la police judiciaire(DPJ). Ainsi commence le feuilleton dont les épisodes se succèdent lentement, car la justice ne parvenant toujours pas à mettre la main sur les véritables auteurs de la mort de ce jeune compatriote disparu de manière précoce et brutale après que son corps ait été projeté d’un étage, le 8ème selon les témoignages divers, de cet hôtel.
Selon les premiers éléments de l’enquête confirmés plus tard par le procureur, la victime ne s’est pas suicidée contrairement à une certaine opinion; mais a été assassiné ce 21 aout 2006 à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Selon des témoins, l’absence d’une véritable marre de sang autour du corps, prouve que Djomo Pokam a été défenestré de cet étage de l’hôtel, déjà mort. Le jeune étudiant Narcisse Olivier Djomo Pokam, serait arrivé au Hilton, peu avant 11 heures du matin ce jour là, aurait eu un échange avec le bagagiste Tabué Fotso François, puis se serait dirigé vers le téléphone interne pour après prendre la direction des ascenseurs. L’enquête permettra de mettre la main sur un certain nombre de personnes qui font aujourd’hui l’objet du procès des personnes accusées de meurtre ou de complicité de meurtre dans l’affaire Djomo Pokam. Certains employés de l’hôtel seront provisoirement détenus à la prison centrale de kodengui à Yaoundé, d’autres seront libérés et reprendront même leur travail.
Mais d’autres continuent toujours à attendre le dénouement de cette affaire. Des pistes multiples sont explorées. Des agents d’entretien, agents de sécurité et autres sont concernés par les enquêtes, tout comme le Directeur de Publication du Journal La Nouvelle Presse, Jacques Blaise Mvié qui déclara dans certains médias avoir reçu de la l’argent de Njuimo Monthé, alors Président de chambre de commerce, des mines et de l’industrie du Cameroun pour amener certains confrères à traiter autrement cette affaire dans leurs colonnes. Dans le Journal Le Messager un membre de la famille appellera le peuple camerounais à un rassemblement devant tous les hôtels Hilton (il y’a en au total 71 à travers le monde) les 21 et 22 octobre 2006 puis tous les mois jusqu’à ce que les meurtriers du jeune étudiant soient démasqués.
Mais jusqu’ici les assassins de Djomo Pokam courent toujours. Le procès étant reporté à maintes reprises. Le 1er avril denier le public présent au Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, apprendra à nouveau le report de l’audience, après celui de l’audience du 18 mars dernier. Selon maître Zam, avocat de la défense, celle -ci n’est pas prête à commencer sa plaidoirie car les avocats n’ont pas pu étudier le dossier à temps. L’affaire a donc été reportée à nouveau 22 avril 2009. Peut être que c’est ce jour que les Camerounais connaîtront enfin les véritables meurtriers du jeune étudiant.
