«Le cabaret c’est la seule école de musique que nous avons au Cameroun»
Alexis on ne vous voit pas beaucoup depuis la sortie de votre album, pourquoi?
Tout simplement parce que la priorité c’était la promotion, c’est normal qu’après cela je passe à autre chose. L’album se porte bien, il a reçu un très bien accueil.
Vous ressurgissez pour votre concert de ce jeudi 11 mars au CCF de Douala, sous quel signe l’avez-vous placé?
Sous le signe de la continuité. Je pense que c’est un processus, après la promotion les spectacles suivent. Pour moi, c’était surtout un concert pour présenter Spleen & Joy au public.
Parlez nous justement de cet album.
Spleen & joy c’est un album de dix sept titres essentiellement Jazz africain; Spleen c’est une souffrance interne qui pousse parfois l’homme au dépassement et Joy tout simplement parce que c’est transmis avec une certaine joie.
Avant d’être chanteur vous êtes d’abord instrumentiste, comment arrivez-vous à la basse?
C’est depuis 1980 que je flirte avec la batterie, j’y ai pris goût étant encore tout gosse. Après j’ai pris des cours de piano, puis de guitare classique, et depuis 1988 je joue de la basse.
Comment vous définissez votre musique?
Ma musique, c’est tout simplement du jazz africain, et c’est un mélange de tout. On y retrouve du jazz, de blues, de musique traditionnelle, etc. c’est une musique de recherche, de festival, c’est une musique pour les découvertes. Il y a pas mal de personnes qui la classent dans le registre world music, moi j’aime à l’appeler jazz africain.
Y a-t-il un risque de vous voir un jour partir à l’étranger, puisque c’est là que cette musique semble mieux porter les fruits?
Je dirais que ça ne me tente pas beaucoup, mais pour des raisons d’opportunité, je pourrais finir là bas. Mais pour l’instant je n’ai aucune envie de m’installer ailleurs qu’en Afrique. Je peux m’installer dans un pays africain parce que j’ai besoin de sillonner l’Afrique afin de découvrir d’autres musiques traditionnelles qui vont me permettre de travailler.
Vous continuez à ce jour de jouer en cabaret, dites-nous quelle est la place du cabaret dans votre carrière personnelle?
Disons que le cabaret c’est en réalité la seule école de musique que nous avons au pays. Parce que on a beau acheter des bouquins, on a beau pratiquer à la maison, mais il faut un stade; c’est un peu comme un footballeur, il va s’entraîner mais s’il ne va pas dans un stade il ne saura jamais si ce qu’il a fait à l’entraînement peut produire quelque chose de concret. Donc le cabaret pour moi c’est une véritable école.
D’autres dates après ce concert?
Il n’y a pas encore de dates vraiment calées, mais il y en a en vue; parce qu’il faut quand même que l’on s’entendent. Mon équipe et moi nous y travaillons, j’ai envie de faire le tour du Cameroun. Je n’aime pas précipiter les choses. Je prends mon temps pour bien travailler. Par exemple mon deuxième album est presque prêt, mais je ne saurais le faire avant au moins quatre ans.
