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Cameroun: Après une gloire mondiale, AfricAvenir au bord du gouffre

La fermeture de la fondation est imminente. Kum'a Ndumbe III son promoteur, évoque le manque de moyens Quelques gouttes de…

La fermeture de la fondation est imminente. Kum’a Ndumbe III son promoteur, évoque le manque de moyens

Quelques gouttes de larmes pour couronner son désarroi. C’est cette image qu’on peut retenir de Kum’a Ndumbe III, le 10 juillet 2013 à Bonabéri pour concrétiser son mécontentement. Le patron de la fondation AfricAvenir n’a pas caché son incapacité à mener des activités intellectuelles dans une boîte fauchée et qui intéresse peu de monde. Pour lui, il est hors de question de continuer l’aventure sans moyens de subsistance. « Cette nuit, j’ai pensé que, comme nous ici à la Fondation AfricAvenir à Bonabéri, nous n’avons plus les moyens pour travailler, peut-être qu’il faudra fermer au Cameroun et tout ce que nous avons constitué ici soit donné au centre à New-York où j’ai trouvé quinze de mes publications. Dès qu’ils ont vu la liste des ouvrages que je possède ici, ils m’ont dit que dès Octobre, ils vont tout acheter. Ici, nous n’avons même plus les moyens de payer les factures d’eau et de l’électricité. A moins que les choses ne changent, sinon d’ici Octobre, nous allons fermer et que les autres prennent cet héritage. Il y a l’humidité qui abîme beaucoup de choses. J’ai demandé de l’aide au ministère compétent, à la communauté urbaine, à la mairie de Bonabéri, personne ne bouge», s’indigne Kum’a Ndumbe III pendant la présentation officielle de ses deux prix décrochés aux États-Unis grâce aux activités de la fondation AfricAvenir au Cameroun. L’histoire retiendra qu’une organisation culturelle camerounaise a fermé ses portes juste après une sacrée gloire mondiale au pays de l’oncle Sam, si et seulement si la maison mère d’AfricAvenir disparait comme annoncé par son fondateur.

Doléances
Les nombreux besoins de la Fondation AfricAvenir tournent autour des finances, du matériel adéquat pour un bon apprentissage de la culture africaine, de l’attention du gouvernement camerounais, etc. Elle nécessite en d’autres termes d’un maximum de ressources pour sa relance et son bon fonctionnement. «Depuis 1985, nous avons tout payé avec notre argent personnel. Aujourd’hui, ça fait 28 ans et je suis déjà essoufflé. Si nous avons les moyens, cette vision que j’ai du monde noir sera cristallisée quelque part. Si on nous donne les moyens, vous verrez un bâtiment fait de quatre à cinq étages où vous allez entrer et voir ce que les noirs ont fait et sont en train de faire aujourd’hui. On a un plan pour que dans cinq ou sept ans au plus tard, que vous ayez ici un endroit unique en Afrique. Où on retrouvera toutes les disciplines scientifiques, pas seulement sur les noirs mais aussi sur l’humanité. Quand on verra que le Cameroun est vraiment intéressé par ce projet, vous verrez d’autres personnes adhérées. C’est l’intelligence qui fait développer un pays. C’est-à-dire, quand on donne les moyens financiers et matériels à des savants, le développement démarre », conclut le manager de la Fondation AfricAvenir. En 28 ans d’activités, l’institution dispose d’une bibliothèque assez riche en sciences africaines. Malheureusement, cette contribution de l’écrivain camerounais risque de ne pas être profitable aux générations futures, car ses jours sont dorénavant comptés.

AfricAvenir au bord du gouffre