L’association Positive Generation a organisé une conférence-débat autour du thème «accès aux soins et Droits Humains» le 10 décembre dernier à Yaoundé
Arriver à une couverture sanitaire universelle au Cameroun! Tel est l’objectif que s’est assigné l’association «Positive Generation» (PG). Et c’est la date commémorative des Droits de l’Homme dans le monde, le 10 décembre, que ce groupe de jeunes a choisi pour véhiculer son message.
Pour cette association qui uvre pour la santé, l’environnement, l’éducation et les droits humains, le non accès aux soins sanitaires représente «une violation grave des droits de l’Homme.» C’est pour cette raison qu’elle demande au gouvernement camerounais de respecter son engagement pris à Abuja au Nigeria en 2001, d’allouer 15% de son budget annuel à la santé. Ce qu’il n’arrive pas à faire depuis 13 ans, car le secteur de la santé ne perçoit pas encore à ce jour plus de 6% du budget annuel de l’Etat. Au-delà de cet engagement, non respecté, «Positive Generation» propose à l’administration camerounaise d’adopter une taxe obligatoire santé d’au moins 0,3% sur les recettes du pays, en faveur de la couverture sanitaire universelle.
La conférence du 10 décembre a également été l’occasion pour cette association de présenter la situation actuelle de l’accès aux soins dans le pays. En effet, durant les mois de juillet août et septembre de cette année, «Positive Generation» a mené des activités dans les différentes régions du pays. Et ces activités qui portaient essentiellement sur l’accès aux soins concernant le VIH, la tuberculose et le paludisme, l’ont conduite dans les formations sanitaires, au sein des associations qui militent pour la santé, dans les associations de défense des droits humains, plusieurs représentations administratives, des laboratoires, des centrales d’approvisionnement régionales, etc. Au cours de ces descentes sur le terrain, les membres de cette association disent avoir rencontré 120 patients.
Quelques-uns des nombreux problèmes constatés par les membres de «PG», en ce qui concerne le traitement du VIH-Sida a trait: au manque de personnel de renforcement, l’obsolescence du plateau technique, la rupture fréquente des stocks des anti retro viraux, une mauvaise gestion des données recueillies auprès des patients, entre autres.
Lors de son exposé, le chef de la cellule de suivi de l’association, Emdele Paul Patrick, a tenu à mettre en évidence la gravité de la situation en citant le cas de l’hôpital de Loum, localité située dans le département du Moungo, région du littoral, qui a passé deux ans sans Cotrin, un médicament entrant dans le traitement par anti retro viraux, distribué gratuitement au Cameroun. Difficile dans ce cas d’assurer une bonne prise en charge des malades atteints du VIH.
En ce qui concerne la tuberculose, en plus des difficultés citées plus haut, «Positive Generation» a observé un problème d’aération et souvent d’hygiène dans les centres qui prennent en charge les personnes atteintes de tuberculose. Par ailleurs, a-t-elle dénoncé, dans plusieurs centres, les agents relais communautaires ne sont pas payés. Ceux-ci ne se sentent donc pas obligés de se rendre fréquemment à leur poste.
Pour ce qui est du Paludisme, l’association a apprécié le fait que le dispositif mis en place par le gouvernement est celui que recommande l’Organisation Mondiale de la santé. Mais elle demande qu’une sensibilisation soit faite en ce qui concerne les frais de prise en charge de la maladie. Déjà que la corruption est un fléau qui mine gravement le secteur de la santé au Cameroun. L’association «Positive Generation» a annoncé qu’elle compte mettre sur pied, «très prochainement», une cellule juridique, pour dénoncer les abus subis par les patients en ce qui concerne le coût réel des traitements sanitaires.
