Venus des quatre coins du pays, ces ex employés entendent saisir les autorités compétentes et au besoin manifester pour exiger le paiement de leurs droits
Ils sont plusieurs dizaines de personnes, tous des ex-employés de la défunte Camair à avoir déposé leurs valises ce mercredi 08 février à Yaoundé, la capitale camerounaise. Le plus gros contingent de ces ex-agents est certainement celui qui vient de Douala et qui est arrivé à Yaoundé aux environs de 10 heures par l’agence Garanti Voyages. Sur les raisons de cette mobilisation, l’un d’entre eux déclare nous partons de Douala parce que nous avons des informations contradictoires. La première c’est qu’on nous dit que le liquidateur est en train de vendre les pièces d’avion, qu’il est en train de recevoir de l’argent de l’Assurance Chanas pour nous payer mais nous n’avons jamais reçu cet argent. Il y a un deuxième volet qui est celui de la CNPS. L’Etat avait débloqué une somme de près de 21 milliards pour payer les arriérés des allocations familiales des ex-agents Camair et nous sommes encore nombreux à n’avoir pas touché ces allocations.
Tout serait parti d’un protocole d’accord interministériel qui aurait été établi en 2005 entre le ministère des Transports, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, la compagnie Cameroon airlines et le ministère des Finances. Ce protocole était établi pour libérer Cameroon airlines de la charge des agents qui étaient déjà âgés et d’autres qui voulaient automatiquement partir. Mais quelle ne fut pas la surprise de ces ex-agents de constater au moment de leur départ que la Cameroon airlines avait arrêté le paiement des sommes convenues et des assurances. Les retraités n’ont plus assez de moyens pour vivre. L’assurance bloque, la CNPS bloque aussi les prestations, les allocations familiales. Nous avons tous des grosses concernant cette histoire et nous voulons tous entrer dans nos droits confisqués par le liquidateur, déclare monsieur Adiedie Samuel, l’ex-responsable des télécommunications, radioélectricité et téléphonie fixe de Cameroon airlines. Les mêmes sources déclarent d’ailleurs qu’au temps de l’ancien ministre des Finances Essimi Menye, le liquidateur Bekollo & Partners, aurait perçu la somme d’un milliard quatre cents millions. Quand il a reçu cet argent, il a dit qu’il se paye d’abord lui-même. Il a mis des gardiens devant ses bureaux, il a dit qu’il ne veut pas nous recevoir.
Sur les moyens de pressions que ces ex-agents de la défunte Camair entendent mettre en uvre pour faire entendre leur cause, l’un d’entre eux déclare que si nous venons ici, c’est pour essayer de rencontrer les autorités en charge de ce dossier pour qu’ils nous fixent sur notre sort. Nous voulons à tout prix que le ministre des Finances nous reçoive parce que les informations contradictoires viennent de là, selon lesquelles il aurait décaissé de l’argent pour donner au liquidateur afin qu’il nous paye. Nous prévoyons faire la grève de la faim, encore que nous n’arrivons même pas à manger; nous allons en arriver là s’il le faut. Ça fait depuis 5 ans maintenant que ça perdure. Nous avons des grosses parce que nous sommes passés par des tribunaux où nous avons eu gain de cause. Nous avons des enfants qui sont dans des universités, ces enfants sont aujourd’hui dehors avec nous. Ce n’est pas normal, nos enfants aussi vont grever avec nous, déclare Antoine Yebega, ex-agent Camair. Vivement que les responsables en charge de ce dossier réagissent promptement pour un dénouement heureux de cette affaire.
