L’«enfant du Sénégal» a créé la sensation le week-end dernier au CCF de Douala
Douala est ce que ça vaaaaaaa? Criait-il tout au long de sa prestation. Et le public de répondre en c ur ouiiiiiiii !!! Ok! Reprend le chanteur. C’est ainsi que Naby a séduit la centaine de personnes venue le voir ce samedi 06 mars au Centre Culturel Français de Douala. Un public composé en grande partie de Français et d’une noble communauté sénégalaise venue soutenir le frère du pays. «Cela n’arrive pas tous les jours» lâche Abdou quelques minutes avant le début du spectacle. Pour la plupart des Camerounais présents, il était surtout question de découvrir sur scène et de voir de quoi il est capable, celui qui a battu leur compatriote Kareyce Fotso en finale du concours Découvertes RFI 2009. Sur la scène, un décor des grandes circonstances; d’ailleurs ç’en est une. Et même si «ça se passe ici» pour parler comme le chanteur, le drapeau sénégalais placé au milieu de la scène permet de reconnaître d’où l’on vient. Egalement, beaucoup d’espace sur la scène. Naby est un «bougeur» comme lui même aime à le rappeler. Et le public en a été témoin. Dès son entrée en scène, les sièges tremblent. Sa voix puissante sonne dans les baffles tel un coup de tonnerre.
C’est avec Dem Naa, qu’il ouvre le bal. Titre éponyme de son premier album solo, Dem Naa veut dire Je suis parti en Wolof. D’ailleurs tous ses textes, excepté quelques phrases, sont en cette langue avec laquelle il a été éduqué dans son Mbour natal. Très concentré sur son show, Naby esquisse de temps à autres des pas de danse, secoue ses dreads looks sur la tête, va même jusqu’à prêter son podium à un danseur professionnel de la place, le temps d’un morceau. Naby pousse la voix, interpelle le public qui certes n’y comprend pas grand-chose, mais qui se laisse emporté par les vibrantes mélodies que distillent les musiciens, Mathias à la batterie, Eric à la guitare, Maurice au piano, Abdoulaye à la basse et la grosse particularité, la jeune française Maude au saxophone. En bref Naby est bien entouré et a de quoi arracher des salves d’applaudissements à chaque intermède. Faisant lui même office de choriste le jeune chanteur swingue entre reggae, hip hop et soul, chantant la société et tout ce qui s’y passe.
Entre l’amour, la femme, l’amitié, la trahison, les enfants de la rue, les gouvernants africains assoiffés de pouvoir et l’occident qui ne facilite pas la tâche aux africains qui ont pourtant construits leurs «chez eux», les textes de Naby sont poignants et la musique entraîne. Et que dire du No Woman no cry que le chanteur entame à quelques minutes passées de 22 heures, repris à sa façon dans un Wolof langoureux pour rendre hommage à son auteur. En tout 02 heures 10 minutes de show, et le public en redemande. «Le cadeau, ou on ne sort pas» clame t-il. Au point où l’artiste, qui avait déjà quitté la scène avec ses musiciens est obligé de revenir pour deux titres supplémentaires. Le concert a débuté avec 45 minutes de retard, mais «on aura pas attendu pou rien» se réjouit Jean-marie. Certains dirons même, des camerounais y compris, qu’«il mérite bien son prix Découvertes RFI». Terminé donc le débat avec Kareyce Fotso, bon vent Naby.
