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Cameroun: Jean Marie Atangana Mebara condamné à 25 ans de prison

Le Tribunal criminel spécial basé à Yaoundé l'a reconnu coupable, ce mercredi, de détournement des fonds devant servir à l'acquisition…

Le Tribunal criminel spécial basé à Yaoundé l’a reconnu coupable, ce mercredi, de détournement des fonds devant servir à l’acquisition d’un avion présidentiel

Le verdict était attendu ce 22 juin 2016, et il est tombé. L’ancien secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, Jean Marie Atangana Mebara, a été condamné à 25 ans de prison par le Tribunal criminel spécial (TCS).

Ladite instance a reconnu son rôle dans le détournement des fonds devant servir à acquérir un avion pour les déplacements du président de la République, Paul Biya.

Un chef d’accusation que l’inculpé avait n’avait cessé de nier depuis le début du procès. Devant les magistrats, le 09 juin, pour le plaidoyer de la défense, Jean Marie Mebara avait déclaré : «la vérité qui se dégage de cette affaire est qu’aucun franc des 5 000 000 de dollars, envoyés par la Société nationale des Hydrocarbures à Boeing n’a été détourné. Ni par Jérôme Mendouga ni par moi-même».

Incarcéré depuis le 6 août 2008 à la prison centrale de Yaoundé, celui qui fut également ministre de l’Enseignement supérieur était déjà sous le coup d’une double condamnation à 15 20 ans de prison, la première relative au même dossier et la seconde portant sur la location d’aéronefs au profit la défunte Cameroon Airlines (Camair).

Acquitté en mai 2012, Jean Marie Atangana Mebara a toutefois été maintenu en détention alors que le juge ayant prononcé sa libération était sous le coup d’une affectation que certains milieux judiciaires ont qualifiée de disciplinaire.

Voici peu, la Commission des droits de l’Homme de l’Union africaine (CADHP), qui le considère comme un prisonnier politique, a estimé qu’il n’avait pas bénéficié d’un procès équitable, la justice ayant entre autres violé certaines dispositions de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples relatives à la présomption d’innocence et aux droits de la défense.

Cette instance a ainsi recommandé sa libération à l’Etat du Cameroun, par ailleurs appelé à lui verser 400 millions FCFA en guise de dédommagement.

Jean Marie Atangana Mebara, photo d’illustration
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