Economie




Cameroun : la digitalisation des procédures fiscales est défaillante à l’Est

Depuis le 1er avril 2021 que cette méthode de paiement est effective dans les centres départementaux des impôts du Lom-et-Djèrem…

Depuis le 1er avril 2021 que cette méthode de paiement est effective dans les centres départementaux des impôts du Lom-et-Djèrem à Bertoua, de Yokadouma, Batouri et d’Abong-Mbang, elle semble avoir eu un impact négatif sur les recettes municipales.

« Ce système de digitalisation n’a pas tenu compte des réalités locales de certaines localités de la région où l’énergie électrique est quasi inexistante. Il y a aussi l’analphabétisme des contribuables qui constituent un blocage », explique Adamou Abdon, maire de la commune de Garoua-Boulaï.

Selon lui, «en 2021, la commune de Garoua-Boulaï n’a pu collecter que 70% de ses recettes auprès d’environ 1000 conducteurs de mototaxis en activité dans la ville. La plupart étant des ressortissants centrafricains et ne disposant pas de pièces d’identité nécessaires pour cette forme de paiement, cette situation a fait perdre près de 18,8 millions F à la commune de Garoua-Boulaï en 2021».

La numérisation des données vise selon le gouvernement à améliorer le mode de recouvrement et de gestion des recettes fiscales dans le pays. Selon le premier ministre Dion Ngute, la digitalisation des procédures fiscales permet d’obtenir un gain en temps considérable l’année antérieure.

Elle a « permis de réduire d’environ 30% le temps moyen consacré par le contribuable pour l’accomplissement de ses obligations fiscales », précise-t-il. En outre, elle favorise également une meilleure sécurisation des recettes fiscales de tous ordres.

Ces recettes fiscales, qui proviennent de secteurs d’activité divers (forestier, domanial, routier, minier, etc.) contribuent à des niveaux différents à la constitution de l’enveloppe budgétaire de l’État. D’où l’intérêt d’avoir une traçabilité sur ce qui est déclaré, ce qui est enregistré et comment cela est géré au niveau de l’administration centrale.

Depuis 2019, le ratio recettes fiscales (DGI) produit intérieur brut est pourtant en baisse continue, selon les données officielles. Il était de 8,5% en 2019, de 8,1% en 2020 et est estimé à moins de 8% en 2021 selon Investir au Cameroun.