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Cameroun : la grosse colère de Samuel Eto’o est-elle compréhensible ?

Après le match laborieux du Cameroun face au Burundi (1-0), comptant pour les éliminatoires de la Can 2023, le président…

Après le match laborieux du Cameroun face au Burundi (1-0), comptant pour les éliminatoires de la Can 2023, le président de la Fécafoot a sévèrement critiqué les Lions.

Après le match qualificatif de la Can «Côte d’ivoire 2023» qui a opposé le Cameroun au Burundi, le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o, dans une posture inopportune d’entraîneur, a dit dans les vestiaires qu’il ne sélectionnera pas un joueur qui ne mérite pas d’aller à la Coupe du monde, Qatar 2022. Il a même ajouté qu’il pourrait plutôt amener les jeunes. Ce discours, qui dans le fond, n’a rien de malsain, n’aurait pas dû être filmé par les caméras de Fecafoot Tv. Les secrets de vestiaires doivent rester aux vestiaires !

Sur la forme, Samuel Eto’o s’est arrogé publiquement les fonctions d’entraîneur des Lions indomptables. Il viole ainsi l’article 49 des statuts de la Fecafoot sur les incompatibilités entre les fonctions de président de la Fecafoot et les missions d’entraîneur, « Il ne revient pas au président de la Fecafoot de définir les critères ou de décider  de  la sélection des joueurs à l’équipe nationale, et de procéder à une séance d’autocritique des joueurs sur leur qualité de jeu. Ce sont les missions de l’entraîneur. »

Après la prestation moyenne des Lions, le président de la Fécafoot dans son style caractéristique très rigoureux a affirmé : «Je ne suis pas content. Je ne suis pas content du tout !»  Le Cameroun revient de Dar Es Salam avec trois points mais c’est une victoire au goût de défaite pour Samuel Eto’o. Et le président de l’instance faitière du football camerounais l’a fait savoir « Vous représentez l’équipe nationale du Cameroun. Je m’en fous de qui est en face de vous mais vous devez faire le job ».

L’ancien Pichichi de la Liga qui ambitionne de remporter le Mondial qatari a profité de la circonstance ; devant les Rigobert Song, Raymond Kalla, Patrick Mboma et autres pour parler de lui «J’étais le meilleur», s’est-il bombé le torse. Samuel Eto’o sait-il  que Didier Deschamps, qui a tout remporté comme joueur et entraîneur, ne parle jamais de ses prouesses de footballeurs aux Bleus. Tout le contraire de Thierry Henry qui, en rappelant sans cesse son passé glorieux, a échoué avec fracas comme entraîneur de Monaco.

Samuel Eto’o est certes un homme entier, mais, il gagnerait parfois à canaliser son énergie. Obsédé par la victoire, il apparaît comme un homme sanguin. Certes  «Je n’ai pas gagné la Coupe du monde» mais  «Je sais pourquoi : on avait des joueurs de talent mais il manquait quelque chose », a-t-il avoué à ses cadets et souligne qu’il ne souhaite pas que les mêmes erreurs se reproduisent. Et pour cela, il est prêt «à donner de sa vie ».

Le leadership de Samuel Eto’o est irradiant. Le problème, c’est que les radiations administrées à forte dose finissent parfois à brûler les cellules saines de l’organisme.  Comme pour se rattraper, Samuel Eto’o a twitté ce matin : «Bravo les Lions pour le coup d’envoi des qualifications de la Can 2023 avec une victoire contre le Burundi-continuons sur notre lancée».