Le musicien d’origine camerounaise a mis sur le marché début juin, deux singles tirés de son prochain album qui appelle à l’unité, à la renaissance. Il prépare un concert pour la paix en décembre au Cameroun.
Ses prises de position, sa musique, arrangements musicaux, son être tout entier transpirent l’Afrique. Eh bien Emmanuel Pi Djob remet une couche. Un album avec une «imprégnation bien plus africaine.» C’est la coloration que l’artiste aux influences Gospel, Rythms and Blues, Jazz, Soul veut donner à «Exile Radio». Ce septième album et deuxième en solo (le premier «Get on Board» de 13 titres sorti en novembre 2016) sortira dans les bacs début 2020.
Pour atteindre son objectif, les collaborations sont mises à contribution. Le saxophoniste de renom, Manu Dibango, Ricky James Fotso, le réalisateur camerounais Ambroise Voundi, et bien entendu son groupe de musiciens Afrosoul Gang collaborent pour l’album.
Le titre «Exile Radio» éponyme de l’album est un featuring avec le maître du saxophone, Manu Dibango. Dès les premières notes, le balafon sonne comme un chant de ralliement. La guitare, le Djembè s’entremêlent à la voix grave de Manu et celle rauque, et parfois sensuelle de Pi Djob. Des résonances harmonieuses qui rendent un bel hommage aux africains et afro descendants. Dans un rythme entraînant, les deux artistes célèbrent la «renaissance de la conscience collective africaine.»
Ce titre est disponible en deux versions: anglaise et française, les langues nationales du Cameroun, pays d’origine des deux artistes qui donnent la voix. La chanson «Kéname» (Amènes-moi en langue bassa), est ensoleillé. Emmanuel Pi Djob à travers sa voix forte et suave entraîne le mélomane dans un univers joyeux, festif.
En attendant, de découvrir l’album, les mélomanes peuvent déjà savourer les chansons «Exile Radio» et «Kéname», disponibles depuis juin.
Celui qui a marqué de son passage, la saison 2 de «The Voice France» va donner deux concerts géants au Cameroun en décembre prochain. Les dates sont déjà connues: le 19 décembre à Douala et le 27 décembre à Yaoundé. L’artiste engagé ne pouvait pas fermer les yeux sur le contexte socio-politique actuel du Cameroun. A sa manière, il compte utiliser son art pour apaiser les cœurs et unir avec les 1100 choristes venus des 10 régions du Cameroun qui vont l’accompagner sur scène. En octobre 2017, le musicien avait déjà communié avec le public camerounais à travers un concert inédit.
Dire que cet originaire de Dibang, dans le Nyong-et-Kellé aurait pu choisir une autre voie (détenteur d’une licence en droit). Mais le gospel et la soul résonnait plus fort en lui. Entre deux cours, il revenait toujours à son premier amour: la musique. Depuis ses études primaires et secondaires au Cameroun, jusqu’à son cursus universitaire au Cameroun, puis en France, il est bercé par Anne-Marie Nzié, Manu Dibango, Ray Charles, du Barry White, du Sam Cooke. En 1992, il s’abandonne complètement à la musique. Malgré la désapprobation de ses parents il se jette à corps perdu dans cet univers qui l’a toujours passionné. Fort de ses expériences à l’extérieur, Emmanuel Pi Djob revient présenter à ses compatriotes ce qu’il apprend au contact d’autres communautés.