Son 2e album, « débarquement » est concocté dans la pure tradition rythmique du département du Nkam, dans le littoral
Après « embarquement », votre premier album en 2006, vous sortez le deuxième opus, « débarquement », dont la sortie officielle s’est déroulée ce 26 novembre 2009. Vous êtes resté dans la pure tradition du Nkam, mais on constate que vous abordez aussi plusieurs thématiques. Lesquelles?
Dans cet album de 8 titres. Dans le titre « Africa », par exemple, j’essaie d’expliquer que nous avons une certaine sécurité en Afrique, ne serait-ce qu’au niveau des m urs. Si vous allez en Europe par exemple, vous allez trouver qu’un homme et un homme vont ensemble, et ça ne gène personne, la prostitution ne gène personne aussi, c’est-à-dire, tout ce qui est répugnant chez nous, est accepté dans leurs sociétés. J’essaie donc, d’expliquer qu’il y’a une certaine sécurité ici chez nous en Afrique, ne serait-ce qu’au niveau des moeurs. En plus de cela, j’aborde d’autres thèmes comme cette invitation que j’adresse aux gens de ne pas abandonner le village. Je suis ewodi du département du Nkam, et dans cet album, j’encourage mes frères à rentrer de temps en temps au village, moi je rentre. Donc, j’encourage les gens à rentrer, même si ce n’est pas pour rester, c’est important de retourner au village de temps en temps.
Entre le premier et le deuxième album, qu’est ce qui a changé au niveau personnel?
Ce qui a changé, c’est la maturité, car on grandi en tout. De façon concrète, la différence s’observe au niveau des personnes qui ont accepté travailler sur ce deuxième album. J’ai travaillé avec Aladji Touré qui a tout d’abord écouté l’album avant d’accepter, car il dit qu’il ne joue pas sur n’importe quel album. Quand je vois que j’ai travaillé avec de tels artistes, moi-même je vois qu’il y’a eu évolution, qu’il y’a un réel changement entre le premier et le deuxième opus

Pourquoi vous faites-vous appeler commandant Epée Black?
Je suis commandant par ce que j’ai fais une école de navigation maritime où je suis sorti avec le diplôme de commandant de navire. A mon service, c’est-à-dire à la douane, j’exerce comme commandant d’embarcation. J’ai transposé ce titre dans le domaine musical parce que, comme on dit, l’habitude est une seconde nature, je suis marin de formation et de profession. Et même mon langage quotidien a toujours trait à mon métier de marin. Je n’ai pas vu de problème particulier à transposer ce titre dans ce que je fais dans le domaine musical.
Est-ce justement facile d’être douanier et musicien en même temps?
Bien sûr, je me rappelle que le 08 mars 2009, j’ai chanté devant notre Directrice Générale des douanes, Mme Libong, elle a rappelé que tout ce qu’on a en soi, il faut le sortir. Celui qui pense qu’il est artiste, doit prouver aux gens que même étant douanier, il peut être artiste. Donc, ça ne gène pas, j’essaie de gérer les deux, et mon travail de douanier me laisse un peu de temps pour faire de la musique. Je peux composer dans la nuit, même étant en patrouille en mer, car je suis dans une unité navale de la douane, et le plus souvent quand je suis en pleine mer, je suis toujours inspiré, je compose et j’écris ce que j’ai composé. J’ai toujours avec moi, un petit appareil qui me permet d’enregistrer ce que je fais.
