Dans une tribune publiée dans l’édition du 3 avril 2020 du quotidien gouvernemental Cameroun Tribune, le Professeur Tetanye Ekoe, doyen honoraire à la Faculté de médecine de Yaoundé, pense que les 13 mesures éditées par le gouvernement souffrent d’absence de moyens d’accompagnement. Le diagnostic du rythme de la propagation du Coronavirus, amène l’ancien vice-président de l’Ordre des médecins du Cameroun à prescrire à l’Etat, une décision de confinement total de ses populations. Ci-dessous un extrait de sa tribune.
« (…) Les mesures courageuses prises et instruites par le gouvernement sont sans aucun doute pertinentes et semblent avoir quelques effets timides mais perceptibles. Néanmoins, comme l’ont certainement suggéré d’autres acteurs et le Pr Sobgwi de l’Académie des Sciences, des mesures de confinement total s’imposent pour sauver nos populations du spectacle d’Apocalypse ci-dessus annoncé.
Il est tout aussi certain que, concomitamment à ces mesures drastiques, des mesures d’accompagnement doivent permettre de soulager les sacrifices qui découleront de ces mesures. Pour financer ces mesures d’accompagnement, on pourrait imaginer par exemple des réaffectations budgétaires à partir de dépenses gelées par les instructions gouvernementales pour renforcer les ressources du ministère de la Santé. Et comme dans toute situation d’urgence nationale, toutes les forces vives du pays pourraient être invitées à contribuer à l’effort de cette guerre national.
Il est possible de penser qu’avec des mesures d’accompagnement gérées dans la transparence et la traçabilité, les populations pourraient accepter des sacrifices insoupçonnés pour survivre individuellement et collectivement. En outre, la légitimité des institutions est telle que nul ne contesterait à l’Etat de recourir à tous les pouvoirs pour mettre entre parenthèses les guidons de la vie nationale afin de permettre aux populations de sortir de cette nouvelle épreuve vitale, renforcées comme une nation prête à l’émergence. Qui refuserait au Chef incontesté de la Nation, de demander à ces populations du sang et des larmes pour survivre et sauver des vies de cette pandémie qui leur est imposée de l’extérieur? Personne. »
Extrait sélectionné dans Cameroun Tribune du 3 avril 2020