Les photos et la vidéo sorties du bureau du journaliste Mimb Hiol Fleur Martin tiennent l’opinion en haleine depuis le 17 juin dernier. Attirant l’attention sur la récurrence des ébats sexuels sous fond pornographique, filmés et publiés sur la toile au mépris des bonnes mœurs.
Ce qu’il convient désormais d’appeler le Camusgate alimente les discussions dans les chaumières entre accusateurs et défenseurs. Sans doute, la renommée du journaliste, commentateur de match et patron de Radio sport info (RSI) à Douala, fait mousser l’affaire bien plus que d’autres connues des semaines plus tôt.
Le 1er mars 2021, une scène pornographique servie en plein jour par 14 élèves (10 filles et 4 garçons) dans une salle de classe du Lycée bilingue de Kribi, avait choqué les sensibilités. Le 4 mars, une cinquantaine d’élèves ont été arrêtés à Kumba, dans la région du Sud-Ouest dans des ébats sexuels accompagnés de consommation de stupéfiants. Huit jours plus tard ce sont huit filles du Lycée bilingue d’Ekounou, âgées de 13 à 16 ans, qui étaient surprises dans les mêmes conditions. La plus populaire de ces scènes dans le pays est celle du footballeur Clinton Njié. En 2019, l’intimité de l’international camerounais s’était retrouvée sur la toile.
Analysant la récurrence de ce phénomène de sextape, le père jésuite Ludovic Lado pense dans une tribune publiée le 21 juin 2021, que sur les questions de mœurs, de sexualité et de pudeur « nous vivons au Cameroun comme en Afrique une transition générationnelle qu’on pourrait résumer en termes de banalisation de la pornographie ».
Le prélat catholique attribue tout cela aux technologies de l’information et de la communication qui font du téléphone androïde un centre multimédia capable en quelques clics de produire et de diffuser des contenus audiovisuels.
Il invite les uns et les autres à la maitrise de soi. « Beaucoup de nos ancêtres marchaient nus mais la maîtrise de soi était de mise. Il nous faut réapprendre qu’on ne couche pas avec n’importe qui, n’importe où, n’importe comment et pour n’importe quelle raison. Et qu’en fin de compte, le sexe doit toujours être l’affaire des adultes consentants en toute liberté ».