Ce soutien est mis en oeuvre à travers l’exécution d’un projet de réponse rapide pour le renforcement des capacités de résilience et la prévention des conflits
Grâce au soutien du gouvernement du Japon, les personnes déplacées internes de la région de l’Extrême-Nord au Cameroun où sévit la secte islamiste Boko Haram, reprennent tant bien que mal goût à la vie, a-t-on constaté lors d’un voyage de presse dans cette région.
Ce soutien d’une valeur de 2 millions de dollars se fait à travers le projet de réponse rapide pour le renforcement des capacités de résilience et la prévention des conflits, mis en uvre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour l’agriculture (FAO) et de l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (Unesco) dans les régions de l’Est et de l’Extrême Nord du Cameroun.
A la demande des bénéficiaires, le PNUD en partenariat avec la FAO et l’Unesco ont implémenté plusieurs composantes dont les objectifs sont la revitalisation des économies locales à travers les activités génératrices de revenus, la promotion du dialogue intercommunautaire, le renforcement des capacités de gestion, de coordination de l’administration locale.
Selon Cyprien Gangnon, responsable du PNUD pour la région de l’Extrême Nord, « en ciblant les populations en mouvement et les communautés d’accueil dans les zones durement touchées par les crises, le projet propose des solutions de sortie de crise et de stabilisation en préparation d’un retour à la vie normale ».
Le projet qui a démarré en mars 2015 et qui ne prend en charge que les personnes déplacées internes a apporté à travers la FAO des semences améliorées pour les cultures de contre saison telles que les carottes, choux, condiments verts, mil rouge et blanc, sorgho, tomates, légumes verts, laitues et autres pastèques à 800 ménages des cinq départements de la région de l’Extrême Nord.
Dans le même sens, cinq marchés composés d’un enclos à bétail pouvant contenir plus de 1.000 bêtes, d’un abattoir et d’un hangar ont été construits dans les localités telles que Zamaî, Mora, Koza, des moulins offerts aux associations des femmes, 1.500 foyers améliorés remis à 1.500 ménages et des centaines de petits ruminants et de volailles remis à des familles.
En outre, cinq mécanismes de prévention des conflits ont été mis en place par la formation des ambassadeurs de la paix scolaires et extrascolaires ainsi que des journalistes des radios communautaires de la région, alors que les plans d’urgence ont été développés dans trois départements de l’Extrême Nord par l’UNESCO.
Selon Mme Najat Rochdi, qui est en même temps coordonnatrice de l’assistance humanitaire des Nations unies au Cameroun, des financements supplémentaires seront nécessaires pour satisfaire les demandes urgentes des personnes déplacées.
« La limitation du budget, les délais assez courts pour la réalisation des projets, les questions sécuritaires impactent négativement la capacité et la rentabilité de certains projets », a-t-elle ajouté.
Il faut rappeler que selon les agences des Nations unies établies dans la région de l’Extrême Nord, 158.000 personnes ayant fui les exactions de la secte Boko Haram et installées dans les villages voisins ont besoin d’assistance multiforme pour vivre.
