Cameroun: Le ras le bol des abonnés face au guichet unique du réseau AES Sonel à Ngaoundéré

Les populations sont condamnées à parcourir des kilomètres, d'arrêter toute activité et de faire la queue pour payer une facture…

Les populations sont condamnées à parcourir des kilomètres, d’arrêter toute activité et de faire la queue pour payer une facture d’électricité

Jusqu’ici, la société en charge de l’électricité ne semble pas toujours percevoir la montée démographique et l’extension de la ville de Ngaoundéré dont les derniers abonnés résident à plus de 30 km du guichet. Une situation peu reluisante entre l’entreprise et sa clientèle, la qualité approximative du service, les longues files d’attente dues à un guichet unique, les humeurs pas toujours coopératives des guichetiers, ce sont là entre autres les goulots d’étranglements qui grippent le bon fonctionnement de cette société de droit privé investie d’une mission de service public. Les plaintes et complaintes des clients qui éprouvent toutes les peines du monde pour le paiement de leurs factures d’électricité fusent de partout.

Personne n’en doute plus aujourd’hui, surtout pas les populations de la cité capitale de la région de l’Adamaoua qui en font les frais toutes les fins de mois. L’accueil, la qualité du service et la démarche pour le paiement des factures à la délégation régionale d’AES Sonel dans l’Adamaoua sont loin d’épouser les normes en la matière. Il n’y a qu’à voir les longues files d’attente pour se rendre compte de ce qu’il y a malaise. Environ 150 quartiers recensés dans la ville de Ngaoundéré, les uns plus ou moins éloignés des autres mais, dont les populations sont obligées de se retrouver toutes les fins de mois au guichet unique pour le paiement de leurs consommations d’électricité. Quel monde! Plus grave encore, le bitumage du tronçon Meiganga Ngaoundéré qui entraînera à coup sûr la création de nouveaux villages et quartiers. Lesquels solliciteront légitimement les services de cette entreprise.

«Il y a des agents de la Sonel qui prennent des factures de certains clients dehors et ils viennent remplir le guichet avec. Nous qui sommes dans les rangs, nous faisons des heures et des heures et on n’arrive même pas à payer nos factures. Parfois il faut trois jours pour payer une seule facture», témoigne une dame habituée de ces tracasseries. Un fonctionnaire rencontré sur les lieux affirme que «le service n’est vraiment pas celui qu’on attend. Moi par exemple je suis fonctionnaire, je dois aller au bureau mais je suis obligé de laisser mon service pour venir faire des longs rangs, je passe une journée de longue attente et après j’ai des problèmes à mon lieu de service».

Tenez par exemple les habitants du quartier Jérusalem, de Manwi, ou de Tchabbal parcourent plusieurs dizaines de kilomètres avec parfois le prix du transport largement supérieur au coût de la facture mensuelle. C’est également le cas de l’étudiant de Dang appelé à sécher les cours pour payer une facture d’électricité ou du fonctionnaire qui se fait taper sur les doigts par sa hiérarchie parce qu’absent du bureau toute la journée. Au regard de ce qui précède, il est établi que le guichet unique de la société AES Sonel ne répond plus aux attentes des populations de Ngaoundéré, une ville qui connaît depuis quelques années une mutation importante. En tout état de cause, AES Sonel devrait prendre des mesures urgentes dans les prochains jours dans les localités reculées comme Dang, Bamyanga et même au centre urbain. L’ouverture de nouveaux guichets permettra à coup sûr de réduire les distances aux usagers mais aussi de réduire l’engorgement constaté.

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