Les dirigeants de ce parti d’opposition ont maintenu leurs discours face à la presse
Rencontre avec l’organisateur des élections
Une délégation du Social Democratic Front conduite par le chef du parti, John Fru Ndi, a été reçue mardi au siège d’Elections Cameroon. A la fin des entretiens qui se sont déroulés à huis clos, le chairman du SDF a eu des échanges avec la presse. [i J’ai répondu à l’invitation d’Elecam pour venir lui dire en face ce que je pense de cette organisation et surtout lui rappeler les attentes des Camerounais».a-t-il laissé comprendre. Face à la presse, Samuel Fonkam Azu’u, le président du Conseil électoral a fait des déclarations assez mitigées. L’important pour vous, c’est de savoir que nous nous sommes rencontrés. a-t-il dit, n acceptant qu’il y a eu des divergences, mais divergences qu’il (John Fru Ndi) aurait tout de suite relativisées. Avec les autres partis politiques déjà passés ici, nous ne nous sommes pas entendus sur tout, nous allons tout faire pour que les choses puissent marcher, a poursuivi le président de ELECAM. Dans sa conférence de presse, le SDF a été suffisamment clair. Pour son président, l’institution en charge des élections au Cameroun est corrompue, en ce sens que plusieurs de ses membres ne sont pas impartiaux. Les membres actuels d’Elecam doivent être démissionnés et remplacés pour défaut de neutralité et de crédibilité, Le fichier électoral doit être refondu, le ministère en charge de l’administration territoriale doit être complètement exclu de l’ensemble du processus, des données biométriques doivent être introduites pour l’établissement des cartes d’électeurs a indiqué entre autre la direction du Social Democratic Fund.
Le SDF fixe ses conditions
Sur la participation du SDF aux élections la direction du parti a maintenu un clair-obscur. Nous ne parlons pas encore de participation aux élections, nous parlons de processus et nous disons qu’il y a des choses à redire a indiqué un des lieutenants de John Fru Ndi, reprenant ses propos. Dans l’ensemble de son propos, il semblerait pourtant que le SDF maintienne la position qui est celle de ne pas participer aux processus électoral et peut-être même aux élections. D’abord le chairman a annoncé que ses représentants dans les différents bureaux d’Elecam ont été démissionnés. Ensuite il a indiqué que son parti ne recommanderait jamais aux Camerounais de s’inscrire sur les listes électorales, du moins en l’état actuel des choses. Enfin il y a eu cette déclaration du chairman disant clairement qu’il n’y aurait pas d’élections crédibles au Cameroun, avec Elecam dans sa configuration actuelle. John Fru Ndi a fait savoir les conditions qui permettraient d’avoir à ses yeux une élection crédible au Cameroun. Quatre points retiennent l’attention. Le remplacement des membres d’Elecam, l’autorisation de vote pour les Camerounais de la diaspora, l’instauration d’un scrutin à double tour et enfin l’instauration d’une carte d’électeur biométrique. Des exigences que ne peuvent satisfaire les autorités dans l’immédiat. Au-delà du fait que le gouvernement est majoritairement constitué des cadres du RDPC, il serait techniquement difficile de donner suite aux exigences du SDF et organiser des élections crédibles en 2011.

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Un parti divisé
Pour de nombreux observateurs, le SDF tourne en rond. Certaines analyses vont jusqu’à dire que le noyau dur de ce parti est au c ur de la paralysie du système démocratique au Cameroun. Une position qui est partagée par certains membres de ce parti. Deux décisions importantes ont été prises pendant ce Nec (rencontre des instances dirigeantes du SDF). La première concerne l’affirmation des 11 conditions et la deuxième concerne le report du congrès du Sdf pour février 2011. Vous avez raison, à mon avis, aucune de ces décisions n’est satisfaisante pour les militants. La première parce que la position du parti concernant l’inscription sur les listes électorales n’est pas suffisamment claire et la deuxième parce que ce report est embêtant pour un parti qui compte réellement gagner des élections en moins d’un an a déclaré Kah Walla, une des membres de ce parti, dans une interview accordée à certains médias. Le chairman a tenu à relativiser ses déclarations. Kah Walla est une militante qui est libre d’avoir ses opinions. Les décisions sont prises de façon consensuelle au sein du Nec. Les positions de Ô Bosso (association politique de Kah Walla) ne sont pas celles du Sdf a indiqué le Chairman. Après avoir connu un succès dans les années 90, aux premières heures du retour de la démocratie, le SDF depuis quelques temps peine à vraiment peser sur la sphère politique nationale. De nombreux jeunes camerounais affirment aujourd’hui ne plus vouloir du système Biya, mais avouent le préférer à celui d’un SDF avec John Fru Ndi à sa tête. La transition politique au cameroun risque d’en prendre un coup.
