Malgré ses énormes potentialités, le tourisme camerounais reste peu valorisé. Et pourtant …
Le constat est clair, le tourisme camerounais est encore à un stade embryonnaire. Le Cameroun qui n’arrive toujours pas à atteindre la barre de 500.000 touristes par an, ne figure pas dans la liste des différentes destinations touristiques de l’organisation Mondiale du Tourisme(OMT). En 2006, le Cameroun avait atteint la barre de 451.000 touristes selon des statistiques du ministère du tourisme. Cette semaine, le ministre Baba Hamadou qui recevait les v ux de nouvel an de ses collaborateurs, a révélé que le pays a été visité par 496000 touristes en 2008. L’information a été relayée en grande pompe à l’édition du journal télévisé sur la télévision nationale comme un record alors que beaucoup reste encore à faire.

Ce constat avait même été fait par le premier ministre, chef du gouvernement lors de la 5eme session du conseil national du tourisme, le 14 février 2008 à Yaoundé. La rencontre qui regroupait outre les administrations impliquées dans le secteur du tourisme, les opérateurs privés et association, avait alors permis à Chief Ephraïm Inoni de relever que le Cameroun a d’énormes potentialités touristiques malheureusement très peu exploitées. Il avait alors souhaité que des efforts soient faits pour sortir le Cameroun touristique de l’ornière. Contrairement aux autres pays africains comme le Botswana, le Sénégal le Kenya l’Afrique du sud ou encore le Maroc où le tourisme s’impose comme une véritable industrie, le Cameroun quant à lui, tarde toujours à amplifier son label tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.
Pourtant le Cameroun Afrique en miniature , peut offrir au reste du monde des spécificités touristiques que l’on ne retrouve nulle par ailleurs. Ceci grâce à son relief, le climat la faune et flore, les peuples et traditions. En effet, toutes les 10 régions du Cameroun sont riches au plan touristique. Au sud par exemple, la cité balnéaire de Kribi offre des plages au sable fin, avec en prime les chutes de la lobé, unique endroit au monde où un fleuve se verse directement dans l’océan atlantique.

Au Nord, les parcs de la Bénoué, de Boubandjida de Faro, au Nord- Ouest on retrouve l’artisanat les chefferies tout comme à l’Ouest où l’on retrouve aussi de nombreuses traditions et des vestiges. La fête du « Ngouon » grand rassemblement du peuple Bamoun, peut permettre une bonne connaissance de l’histoire du peuple du roi Njoya. Dans la région du Sud- Ouest, le parc de Korup, les excursions sur le « char de dieu », le mont Cameroun, ou encore le lac Ossa, les chutes d’Ekom Kam et les grandes plantations du littoral peuvent attirer des étrangers. Dans l’Adamaoua, zone de cratère, on peut visiter des réserves de faune et des grottes, des lamidats et autres ethnies féodales. Dans l’Extrême- nord, les grandes chefferies, les paysages lunaires, des kapsikis les grottes des lacs à forte concentration d’hippopotame. Des parcs comme waza, kalamaloué à kousseri, mozogo gokoro peuvent contribuer au développement de l’industrie touristique. Dans les régions de l’Est et du Centre, on peut visiter des campements des pygmées, et la vaste étendue de la forêt et découvrir la culture des Gbaya et Maka, la grotte d’Akok Bekoé, la réserve du Dja. voilà autant d’atouts que possède le Cameroun.
Mais ces richesses naturelles sont sous exploitées et peu connues du grand public. Il est donc question aujourd’hui de mettre sur pied des mécanismes de viabilisation de ces potentialités par l’aménagement des sites, la sensibilisation des populations, la construction des infrastructures routières, de communication, les moyens de transports (avions, trains, bus etc.). A cela s’ajoutent l’accueil des touristes dans les aéroports et les hôtels, la formation du personnel, et surtout des campagnes de marketing et de communication aux plans national et international. Il s’agira de faire découvrir d’avantage à l’étranger la destination Cameroun. C’est sans doute à ce prix que le Tourisme camerounais pourra mieux contribuer au développement de l’économie nationale et faire rayonner l’image de marque du Cameroun.
