Il avait été emprisonné pour avoir publié «La belle de la République bananière: Chantal Biya, de la rue au palais»
L’amende a été payée
Bertrand Teyou a finalement été libéré. La nouvelle a été rendue publique lundi 02 mai par un communiqué du collectif qui s’était constitué en vue de revendiquer sa libération. C’est une des associations membre du collectif (COLIBERTE), basée à Londres en Angleterre, qui aurait payé l’amende d’un peu plus de deux millions, qui maintenait encore l’écrivain en prison. Toujours selon ce communiqué, cette libération est intervenue afin de permettre le traitement médical rapide de Bertrand Teyou qui souffre d’hémorroïdes aiguës et d’hypotension. Bertrand Teyou était reconnu comme prisonnier d’opinion par Amnesty international, qui s’est impliqué grâce à ses multiples antennes, en contactant les autorités camerounaises, « le président de la République du Cameroun d’abord, son Premier ministre, tout comme leurs ambassadeurs à l’étranger. De même, le Comité pour écrivains incarcérés du PEN International, le syndicat international des écrivains, surtout ses antennes nationales des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Angleterre et du Canada, ont contacté les mêmes autorités camerounaises, pour exiger d’elles la libération de l’écrivain », peut on lire dans le communiqué. Bertrand Teyou a initié une grève de la faim le 15 février 2011 pour protester contre la non application de ses droits vitaux. Il insistait pour que lui soit donné des soins appropriés en raison de sa maladie. Jusqu’à une date récente, il est interné à l’hôpital de la prison de New Bell, à Douala.
Une affaire de diffamation
L’affaire Teyou contre Chantal Biya du nom de l’épouse du chef de l’Etat camerounais, débute en novembre 2010. Le 3 novembre 2010, Bertrand Teyou est arrêté par la police, sur ordre du préfet du Wouri, la circonscription de la capitale économique Douala, alors qu’il s’apprête à dédicacer deux de ses ouvrages dont celui intitulé La belle de la République bananière : Chantal Biya, de la rue au palais. L’autorité administrative qualifiait la cérémonie de dédicace de subversive, en raison du refus qu’il avait donné à son organisation. Le 10 novembre, l’artiste peintre et écrivain est placé sous mandat de dépôt à la prison de New Bell à Douala. Le procès sera achevé au bout de deux audiences, et Teyou reconnu coupable de délit de diffamation et d’outrage à la première dame camerounaise Chantal Biya, avec condamnation à payer une amende de plus de deux millions de francs CFA. Son arrestation et son emprisonnement vont faire grand bruit au sein de l’opinion publique. Les avis sont partagés entre ceux qui le soutiennent et ceux qui sont partisans d’une certaine éthique. « Nous voulons bien revendiquer la liberté d’expression et d’opinion, mais j’ai lu certains extraits de ce livre. On ne devrait pas laisser les gens arriver à ce stade, on retrouve dans ce livre des termes vraiment outrageants à l’endroit de la femme du président Biya, il y a des façons de faire les choses » dixit le directeur de publication du journal l’intégration, Thierry Ndong. En fin de compte, les circonstances réelles de la libération de Bertrand Teyou ne sont pas connues. Il reste difficile de savoir si sa libération était subordonnée au paiement de l’amende ou si c’est finalement une décision politique. Les observateurs attendent de voir comment se comportera Teyou après sa libération. Une université allemande s’est proposé de republier son livre, sa réaction n’a pas encore été donnée. Quelques temps auparavant, Bertrand Teyou s’était déjà fait connaitre, en publiant un livre intitulé Paul Biya, l’Antecode. Un livre très critique sur le régime du chef de l’Etat camerounais en place
