Politique




Cameroun : les députés Cabral Libii et Jean-Michel Nintcheu soutiennent l’opération « craie morte »

Les deux élus du peuple à l’Assemblée nationale expriment leur solidarité à l’endroit des membres du collectif « On a trop…

Cabral Libii et Jean Michel Nintcheu encouragent la grève des enseignants

Les deux élus du peuple à l’Assemblée nationale expriment leur solidarité à l’endroit des membres du collectif « On a trop supporté », en grève depuis des semaines. Ils exigent du gouvernement des actions concrètes pour résoudre la crise.

 

L’expression de la colère et de l’indignation des enseignants ne laisse pas indifférents certains membres du Parlement qui jouissent de la liberté d’expression et d’une conscience humaine. Et  les conditions dans lesquelles la mort de l’enseignant Hamidou est survenue le 08 mars 2022 ont davantage mis à nu la gravité de la précarité et du mépris vis-à-vis des enseignants.

Maitre d’Education physique et sportive, Hamidou a fait sa formation au Cenajes de Garoua de 2009 à 2011. L’enseignant d’EPS au lycée de Beka depuis le 05 mars 2012 a tiré sa révérence après 10 ans de service dans la souffrance, sans salaire ni intégration. Il s’en va 12 jours après la signature sous pression de son acte d’intégration, au moment où ses collègues membre du Mouvement OTS revendiquent avec ardeur la restauration de leur dignité ôtée par le gouvernement.

« Pour l’âme de Hamidou, ne vous arrêtez surtout pas »

L’émotion est grande, la contrition « rare » et la tristesse « profonde », tel que l’exprime Cabral Libii Li Ngue Ngue, député de la nation. « A la vérité, je suis plutôt atterré. Il y a des moments où en toute franchise, on ne sait quoi faire. Je dis paix en son âme. M. Hamidou, où que tu sois, que ton âme repose en paix », réagit l’honorable, dans un direct sur son compte Facebook.

A l’occasion de cette sortie, le président du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) se demande comment on en est arrivé à 10 ans sans salaire dans un pays où certaines personnes touchent frauduleusement des centaines de salaires par mois. D’autres décaissent le salaire que Hamidou attendait multiplié par mille.

C’est pourquoi, « Je voudrais vous dire à vous les enseignants, ne vous arrêtez pas. Je vous félicite. Et pour l’âme de Hamidou, ne vous arrêtez surtout pas. Peut-être par vous, le salut de cette nation peut venir.  Nous sommes à vos côtés, nous vous accompagneront ». Et d’ajouter « chers parents soutenez ceux qui forment nos enfants. Je félicite les élèves qui, par leur candeur, ont su apporter leur soutien aux enseignants», loue le député de la 10è législature. Il réitère son soutien adressé aux enseignants dans un communiqué en date du 23 février 2022 quelques jours après le début de la grève.

« Le régime de Yaoundé veut jouer à la roublardise »

Comme lui, son homologue Jean Michel Nintcheu a exprimé son soutien bien avant la mort de Hamidou. Dans une sortie, le député de la nation affirmait sans ambages « je suis solidaire des revendications des enseignants qui ont lancé le mouvement OTS. Il faut être criminel pour ne pas compatir à leurs souffrances (…) Yaoundé gagnerait à satisfaire leurs revendications ».

Et tandis que « le régime de Yaoundé fidèle à son habitude, veut jouer à la roublardise », dit-il, le parlementaire issu du Social democratic front (Sdf) propose des solutions.

« J’estime que pour résoudre ce problème, en plus d’accélérer les procédures administratives, et de sanctionner tous les responsables de cette inertie, il suffit de pourchasser les gaspillages et de supprimer les dépenses inutiles et improductives contenues dans la loi de finances 2022 », indique Jean Michel Nintcheu.  Le député (8è, 9è, 10è législature) cible la ligne 65  avec la suppression des dépenses intitulées « des autres personnels » et le cisaillement d’autres dépenses liées au fonctionnement.

Face à la pression grandissante des enseignants  joints par les élèves de certains établissements à Douala dans le Littoral, au Sud et au Nord, le gouvernement s’est mis à signer certains actes dans la précipitation, dont l’acte d’intégration de Hamidou. S’en est suivi l’instruction d’un décaissement urgent de 2,7 milliards de francs CFA pour éponger la dette de l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc) au titre des examens probatoire et baccalauréat session 2020 et 2021.

Cependant, avec la mort d’un membre, le collectif OTS déclare poursuivre son mouvement avec plus de détermination jusqu’au paiement du dernier centime.