Dans un communiqué en date du 28 février 2022, le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) appelle le gouvernement à solder sa « dette académique colossale ».
Le système éducatif camerounais traverse une période de crise. Malgré la continuité des enseignements, les voix s’élèvent en signe de détresse et de protestation.
En effet, après les instituteurs, les maîtres des parents et les professeurs des lycées et collèges, les enseignants du supérieur brandissent leur revendication. Dans un communiqué signé du secrétaire général, le Pr Blaise Mtopi Fotso le 28 février 2022, le Synes rappelle au gouvernement les privations de droits faites aux enseignants du supérieur « depuis belle lurette ». Il s’agit entre autres des « heures complémentaires, encadrement des mémoires et thèses, jurys de soutenances, vacations, etc. ».
A en croire le syndicat, cette suspension de droits a généré « une dette académique colossale ». Les enseignants du supérieur mettent par conséquent la pression au gouvernement afin que cette arriérée soit payée le plus tôt possible. « Si elle ne connait pas un début de paiement à court terme, va les obliger à prendre le relai de leurs homologues », précise le communiqué.
Le prétexte de cette revendication est la révélation par le mouvement de grève des enseignants du primaire et du secondaire, des « situations iniques et incompréhensibles » dont certains sont victimes. Grâce au mouvement en cours dans certaines localités éloignées des centres urbains, le collectif « On a trop supporté » (OTS) a porté haut les souffrances endurées par certains enseignants depuis des décennies. D’aucuns n’ont ni matricule, ni salaire mais sont affectés et en service.
Les enseignants du supérieur soutiennent ainsi leurs homologues qui manifestent depuis le 14 février dernier. Le Synes dénonce « le traitement discriminatoire réservé aux enseignants en général (…) demande au gouvernement de prêter une oreille attentive aux revendications (des OTS) Ndlr, (…) exigent d’accorder aux préoccupations des enseignants la même attention et diligence que celles dont jouissent les dossiers à caractère politique et sécuritaire (…) »
Comme piste de sortie de crise, le Synes propose « la tenue effective du Forum national de l’éducation afin d’examiner les problèmes qui minent le système éducatif camerounais », indique le communiqué.