Politique




Cameroun-Maurice Kamto : « la levée du dispositif sécuritaire à mon domicile ne change rien »

Sur Equinoxe télévision le 7 décembre 2020 au soir de sa libération, le leader du Mouvement pour la renaissance du…

Sur Equinoxe télévision le 7 décembre 2020 au soir de sa libération, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun s’est exprimé. Le professeur Maurice Kamto estime qu’il aurait été mieux de l’envoyer à nouveau  en prison que de l’assigner à résidence pendant plusieurs mois . Il déclare que son emprisonnement n’a en rien fragilisé son engagement politique.

 

Trouvez-ci-dessous le propos de Maurice Kamto sur la chaine privée Equinoxe Tv

 « Au lieu de dépenser les moyens de l’Etat, les maigres ressources qui restent – une fois qu’on a soustrait de part et d’autre par la corruption et toutes sortes de d’atteintes à la fortune publique – pour mettre pendant deux mois des policiers et gendarmes chez moi, qu’ils m’amènent directement en prison.

Qu’est-ce qui leur fait croire qu’ils vont continuer comme ça à piétiner les Camerounais de cette façon-là ? Qui leur a donné le pouvoir de vie et de mort sur les gens ? Et même s’ils arrachaient ma vie, je ne serai pas ni le premier, ni le dernier à mourir.

Personne ne veut mourir, mais il faut qu’on cesse de croire qu’on peut faire peur aux gens de cette manière-là. C’est totalement ridicule. J’en suis arrivé au point où je me demande s’ils ont même une vision pour le Cameroun. Parce qu’il y a des choses plus urgentes, des problèmes sérieux.

Nous n’avons jamais refusé d’apporter notre contribution à la recherche des solutions aux problèmes de ce pays. Mais eu lieu de cela, on nous piétine, on essaye de manipuler les catégories tel que le tribalisme, on essaye d’attiser la haine, d’inventer les choses tous les jours. Cela ne changera rien à l’affaire.

S’ils veulent, qu’ils viennent encore installer leurs policiers et gendarmes-là, ça ne changera rien à l’affaire. Les militants du MRC continuent d’être traqués, donc pour moi la levée du dispositif sécuritaire à mon domicile ne change rien.

Je vais continuer à animer plus que jamais mon parti, le MRC. On a voulu le décapiter, on l’a peut-être décapité en partie, en envoyant nombre de ses cadres en prison. Mais nous restons là, ils sont encore nombreux ceux qui sont libres, on va travailler. Parce que notre option demeure la même: le changement dans la paix et par les urnes. Ce qui est en jeu, c’est la lutte pour la liberté, la justice dans notre pays, le retour de la paix dans les régions qui sont en guerre et surtout la modernisation du Cameroun.

A ceux de mes camarades qui sont détenus et dont certains viennent d’être libérés après deux ans de prison inutile, à ceux de mes camarades dont on a brisé la vie, parfois les foyers; je veux leur dire: bravo pour votre courage et votre sens du sacrifice pour notre pays, pour la liberté, votre combat n’est pas vain ».