Cameroun: Normalisation autour des matériaux de construction

L'effondrement de 2 immeubles en construction a poussé l'agence de normes à formuler des recommandations Revoir les normes de certains…

L’effondrement de 2 immeubles en construction a poussé l’agence de normes à formuler des recommandations

Revoir les normes de certains matériaux de construction
Vendredi 20 août dernier, Charles Botoo à Ngon, le directeur général de l’agence camerounaise des normes, a réuni autour de lui, tous les acteurs de la filière des matériaux de construction. L’objet de la rencontre était réfléchir sur la solution à apporter aux récents effondrements d’immeubles en construction, survenus récemment à Elig-Essono, un quartier de Yaoundé la capitale camerounaise. L’urgence commande d’agir sans faiblesse pour prévenir les catastrophes, a indiqué le Directeur Général de l’ANOR. A l’issue de cette rencontre, il apparait que la cause principale des effondrements d’immeuble en construction est le fait de la mauvaise qualité des matériaux de construction. Trois recommandations ont été retenues. Tout d’abord, les importateurs de fers à béton et de ciment devront désormais signaler leurs marchandises dans les délais qui puissent permettre de faire des prélèvements et des analyses avant qu’ils ne soient distribués. Ensuite, la production locale devra faire l’objet de contrôle mensuel de qualité. Enfin il a été retenu, que désormais les quincailleries subiront des contrôles inopinés pour éviter l’importation des matériaux arrivés en fin de série, et qui une fois introduits dans le marché local, se détériorent rapidement.

Une autre réunion est prévue mardi 24 août mais déjà les observateurs sont très surpris d’apprendre qu’il aura fallu que deux immeubles s’effondrent en quelques jours pour réfléchir sur la normalisation du matériel de construction. D’un autre coté l’opinion se demande sur la base de quoi les matériaux de construction ont été indexés comme cause potentielle des effondrements. Une enquête a été ouverte à chacun des effondrements et les conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Cela signifie au moins une chose, les autorités étaient au courant de l’existence sur le marché des matériaux de mauvaise qualité mais ont laissé faire. Dans ce cas, c’est dans la filière complète de la construction qu’il faudra trouver des solutions, a déclaré Ottou Jean, qui vit aux environs de l’immeuble effondré. L’autre cause majeure qui semble négligé par l’agence des normes, est celui de l’équipe technique lors d’une construction. Tout le monde porte l’habit d’architecte lorsqu’il faut construire, alors que la construction d’un immeuble doit répondre à certaines exigences et compétence s’est prononcé pour sa part Eric Nkolo, un ingénieur du génie civil. Un texte proposé par les architectes avait été transmis au Premier ministre après l’accident de Nkoldongo l’an dernier (4 morts). Visiblement les propositions formulées dans cette lettre tardent à être prises en compte. Certains observateurs ont proposé que les constructions d’immeubles en cours devraient être suspendues afin qu’une enquête soit véritablement menée sur le phénomène. L’agence des normes ne possède pas des ressources pour pleinement exercer ses missions de contrôle. Un dernier facteur et non moins important et qui semble négligé est la corruption. Avec des relations, on obtient facilement un permis de bâtir ou l’indulgence des autorités communales, qui ne peuvent affirmer aujourd’hui qu’elles ignoraient qu’un immeuble de cinq étages et pour lequel elles n’avaient pas donné d’autorisation, était en construction. D’autres rencontres sur le sujet sont prévues.

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