SociétéSociété, Société




Cameroun: Plus de 4 000 « bend skinneurs » à la quête du permis de conduire dans le littoral

L'information est donnée par la délégation régionale des transports du littoral Ce n'est pas tous les jours qu'on voit les…

L’information est donnée par la délégation régionale des transports du littoral

Ce n’est pas tous les jours qu’on voit les conducteurs de motos taxis communément appelés bend skinneurs se conformer aux prescriptions étatiques sans pousser de grands cris de colère, ou manifester leur contestation à coups de klaxons à travers les artères de la ville de Douala. Pourtant, un scénario surprenant se déroule depuis le 1er juillet 2009. C’est à cette date que sont entrées en vigueur, plusieurs mesures décidées par l’ancien premier ministre Inoni Ephraïm, dans le but de régulariser ce secteur d’activité. Le respect de ces mesures, amène de plus en plus les « bend skinneurs » à envahir non seulement les autos écoles pour l’obtention des pièces requises, mais aussi les locaux de la délégation régionale des transports du littoral à Douala que dirige Maidoki Hamidou. C’est donc une grande effervescence qu’on observe ces derniers temps de ce côté, car « il faut être en règle » lance un conducteur de moto rencontré sur place. Nombreux sont les conducteurs qui viennent d’une part, pour le dépôt du dossier relatif à l’obtention du permis de conduire informatisé et autre carte grise, et d’autre part, pour le retrait de ces pièces si et seulement si elles sont déjà prêtes. Quand un « bend skinneur » ne retrouve pas ses pièces parmi celles entassées dans un carton requis pour la circonstance, il ne cache pas son mécontentement. Et de plus en plus, les conducteurs se plaignent de la lenteur de la disponibilité des pièces, bien que le dossier soit complet.

La délégation indique tout de même, que plus de 200 attestations de dépôt de permis de conduire, seront incessamment signées pour permettre aux conducteurs d’exercer normalement. La délégation se réjouit de l’engouement de ceux-ci, et affirme que plus de 4 000 motos taximen dans la région du littoral, sont entrain de vouloir se conformer aux règles. Ces personnes sont déjà enregistrées comme candidates à l’obtention du permis de conduire, et le chiffre est pratiquement passé du simple au double depuis la fin du mois de juin dernier. Pour faciliter les opérations, l’examen d’obtention du permis se fait dans la cité économique tous les jeudis, au niveau de l’ancien aéroport.

Les « bend skinneurs » à l’école
Fait plus ou moins rarissime en ce moment, la grande solidarité observée entre les conducteurs des motos taxis et les responsables de leur syndicat. Ce qui peut aisément se comprendre, car le syndicat national des propriétaires et conducteurs de moto taxi (Synapmotac), organise actuellement des cours de conduite devant déboucher sur l’obtention du permis de conduire catégorie A comme exigée. Les conducteurs doivent s’acquitter des frais relatifs au dossier, au payement de la carte grise en passant par l’assurance. Le syndicat souligne qu’en outre, les conducteurs doivent avoir un code rousseau dont l’importance de respecter les différents axes ne souffre d’aucune contestation. Selon les responsables du Synapmotac toujours, le chiffre de « bend skinneurs » qui se battent pour pourvoir être en règle, a notamment augmenté depuis que le gouvernement a décidé de faire passer le nombre de pièces du dossier de 10 à 4.
Un effort du gouvernement sur lequel les syndicalistes ne crachent pas, préférant plutôt le saluer et faire comprendre aux motos taximen l’importance de faire à leur tour, des efforts pour se conformer à la réglementation, car « nul n’est au dessus de la loi ». Ces efforts concrètement, passent par la formation des conducteurs. Une formation qui se décline sur plusieurs angles : les cours de conduite articulés sur le respect du code Rousseau (présenté comme l’instrument indispensable à la formation du nouveau conducteur), le code de la route, le respect des consignes des policiers qui dirigent la circulation…

Bientôt la phase répressive pour les retardataires
Est-ce possible que tous les « bend skinneurs » de la région soient en règle ? Question plus ou moins difficile, car si plus de 4 000 personnes sont déjà en voie de régularisation, nombreux sont celles qui traînent encore le pas. Même si la délégation des transports précise qu’il ne s’agit pas d’une opération coup de force contre les conducteurs, l’on devrait s’attendre incessamment à la phase II, à savoir la phase répressive. Les autorités ne cachent par leur intention de contraindre les retardataires à s’aligner. Sinon, gare aux sanctions!

« bend skin » ou moto taxi
Philippe Revelli)/n