Ils ont prêté serment devant le Parlement camerounais ce 6 mars 2018.
Les onze membres du Conseil constitutionnel de la République du Cameroun sont officiellement entrés en fonction ce mardi 06 mars 2018. A cette occasion, le Palais des congrès qui accueillait sans doute son plus grand événement depuis sa réfection en 2017, s’est vêtu de ses plus beaux atours. Tapis rouge, sièges dorés pour les membres du gouvernement, bouquets de fleurs …
Les grands corps de l’Etat venus de différentes régions du pays se sont réunis pour l’occasion. Le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo est l’un d’eux. Il a fait le déplacement de Bamenda pour assister au tout premier congrès de l’histoire du Cameroun. Les présences de Peter Mafany Musongue, président de la Commission nationale de la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, et de Mvondo Ayolo, nouveau directeur du cabinet civil de la présidence de la République sont également remarquées. L’arrivée des membres du gouvernement achève de planter le décor de la cérémonie.
Il est 11h lorsque les deux présidents des chambres du parlement font leur entrée. Ils ont à leurs côtés, le secrétaire général par intérim de l’Assemblée nationale. En sa qualité de président du congrès, Cavaye Yeguié Djibril prend la parole en premier. Il lit le décret convoquant ce congrès, et signifie aux députés et sénateurs présents dans la salle, son ordre du jour. Un seul point y figure, « la prestation de serment des membres du Conseil constitutionnel ». Ceux-ci rejoignent alors la salle de cérémonie, vêtue de leur tenue de circonstance.
Après une autre allocution du président du congrès, le rituel de prestation démarre. La main droite levée face au drapeau de la république et l’autre posée sur la Constitution, chaque membre est appelé à prêter le serment de « bien remplir [ses] fonctions, de les exercer en toute impartialité, dans le respect de la constitution, de garder le secret des délibérations, de ne prendre aucune position publique, et de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de l’institution ». Le président Clément Atangana ouvre le bal, il est suivi de ses 10 autres collègues.
A la fin de la cérémonie, les uns et les autres se congratulent. C’est l’occasion pour les acteurs de la vie politique de livrer leurs attentes. Le sénateur Jean Tsomelou, secrétaire général du Social Democratic front (SDF), espère que l’institution crédibilisera davantage les résultats des élections. « Nous attendons de juger le maçon au pied du mur, parce qu’il y a eu les tripatouillages au niveau des élections pendant plusieurs années. Nous pensons qu’il est temps que cela s’arrête… et le Conseil constitutionnel est là pour la régulation et l’impartialité… Je crois que c’est une bonne chose », affirme-t-il.
Les membres du Conseil constitutionnel disent avoir conscience de ces attentes, et sont prêts à relever le défi. « C’est le tout premier Conseil constitutionnel. Les attentes sont énormes, ce d’autant plus que ce Conseil est installé en pleine année électorale ; c’est-à-dire que nous avons très peu de temps pour entrer véritablement en fonction et rendre au peuple camerounais, les services qu’il est en droit d’attendre », affirme Essombe Emile, le plus jeune des onze membres installés. Son collègue, Paul Njochi Nkwi, renchérit : « Nous travaillerons avec impartialité, car en le faisant, nous rendrons service aux camerounais ».
Le Conseil constitutionnel installé, le peuple camerounais n’attend plus que de voir ce qui va changer avec l’avènement de cette institution.
Le président du conseil constitutionnel à coté de la sénatrice Armande Din Bell