La conférence de presse et la dédicace ont eu lieu il y’a une semaine à Douala.
Véritable cours d’histoire cet ouvrage! Mais pas seulement de l’histoire, mais aussi quelques extraits du saint Coran, du genre « Dieu apporte sa loyauté à qui il veut et il est incommensurable ». Ce verset 247 de la sourate « La vache » est en effet la phrase ouvroir de l’avant-propos du livre, pour faire référence à son intronisation le 24 octobre 1997, comme 16e lamido de Banyo.
Bref rappel historique basé sur deux siècles de cette institution fondée en 1823, fondements et organisation du Lamidat, son évolution de la colonisation jusqu’à nos jours, quelques perspectives de réformes, voilà ce qui constitue le sommaire de ces 250 pages que le sultan roi des Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya, dans sa préface, résume en une phrase, « la conservation de notre identité culturelle ». C’est cela même le n ud gordien de l’ouvrage, mais qui n’est pas sans développer aussi la problématique de la place du chef traditionnel dans son rôle de base, et pour parler comme l’auteur, « si le chef traditionnel n’avait pas existé, il aurait fallu le créer ». Un chef traditionnel qui avec sa chefferie a connu, pour ne parler que du cas particulier du Cameroun, de nombreuses étapes, de la période coloniale au retour de la démocratie en passant par l’ère post-coloniale. Entre incompréhensions, atermoiements et succès, les chefferies traditionnelles du Cameroun ont été confrontées à de dures réalités, à « une hostilité, voire une agression sous-tendant une volonté affirmée de marginalisation », au point de perdre une part de leurs us et coutumes. Du coût l’avenir de ces institutions semble ne pas ravir, avec en face de lui les durs défis de la mondialisation qui ne laisse trop de place pour les valeurs traditionnelles.
Dans cet ouvrage, l’auteur s’appuie sur ses convictions personnelles, et Simone Edzoa, directeur général d’Afredit (la maison d’édition) de préciser qu’il se base aussi sur son parcours et celui de sa famille pour aborder le problème, en même temps sur la méthode qu’il a mise en pratique depuis sa prise de fonction. A la question d’un journaliste sur les rapports entre l’Etat et le chef traditionnel, le lamido répond que ce dernier est tout simplement un collaborateur privilégié de l’administration. Tout court. Le mot domination il se refuse de l’entendre, surtout que la colonisation en a assez fait, considérant la chefferie comme une structure surannée d’exploitation des populations. Que non ! L’auteur se veut rassurant contrairement à ce que d’aucuns peuvent penser, le chef n’est pas un père fouettard, mais plutôt une solution aux problèmes des population.
Perspectives de reformes de la chefferie traditionnelle
Les problèmes, quand on en pose, il faut bien y proposer des solutions. C’est ce que l’auteur na pas oublier dans la partie VI de son ouvrage. Et comme il cite dans son avant-propos, avant de parler, il faut bien s’assurer que ce qu’on va dire est plus important que le silence. Il propose donc des réformes, pouvant se confondre à des revendications au plan juridique, avec la confusion et le manque de cohérence créé par les réformes successives effectuées au coup par coup au sein de cette vielle institution antérieure à la colonisation et à la structure étatique actuelle. L’auteur souhaite aussi un soutien financier et logistique pour poursuivre la lutte contre le grand banditisme, un soutien plus considérable à l’éducation et à la santé des populations de Banyo.
Sans vouloir, dit-il, faire l’apologie du peuple de Banyo, sa majesté a exprimé au sortir de sa conférence, son désir de voir les autres chefs traditionnels se mouvoir, présenter les réalités de leurs institutions, afin qu’ensemble ils puissent se servir des épreuves d’hier pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain.

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