Par René Dassie, Président du CL2P
La révolution au Burkina Faso, puis le discours anti-dictateur inédit prononcé par François Hollande à Dakar, ont donné à réfléchir à beaucoup de dirigeants africains, qui seraient tentés de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution à leur avantage. Certains ont d’ores et déjà promis qu’ils partiront à la fin de leurs mandats.
Pas Paul Biya, 82 ans, au pouvoir depuis 32 ans au Cameroun. Celui-ci semble avoir été rudement secoué, mais dans le mauvais sens, par les deux événements. Plutôt que d’envisager son départ dans la sérénité à la fin de son mandat actuel en 2018 comme lui ont suggéré des observateurs avertis de la scène politique africaine, comme l’Ong International crisis group (ICG), il compte se maintenir par tous les moyens. Y compris la criminalisation des manifestations.
Il vient ainsi d’inspirer un texte de loi, Le « PROJET DE LOI N°962/PPJL/AN PORTANT RÉPRESSION DES ACTES DE TERRORISME », déposé à l’Assemblée nationale camerounaise, et qui sous le couvert de combattre le terrorisme vise en réalité à punir de la peine de mort toute personne qui aurait participé à une manifestation de nature à entraver le fonctionnement normal des institutions. Il s’agit sans doute du projet de loi le plus répressif jamais envisagée dans le pays, depuis la fin des troubles qui ont accompagné son indépendance dans les années 60.
