Les jeunes camerounais fument de plus en plus, malgré les risques encourus et présentés par les campagnes anti tabac.
De plus en plus jeunes fument
On estime à 25% le nombre de personnes qui fument au Cameroun. Ils sont de plus en plus nombreux, mais surtout de plus en plus jeunes. Dans les grandes villes Yaoundé et Douala, la cigarette fait partie du quotidien de certains jeunes de moins de 14 ans. Gaétan, élève en classe de 4ème a 13 ans et demi : j’ai fumé ma première cigarette l’an dernier, c’était le dernier jour de classe, j’avais 12 ans et demi. Ils sont nombreux des jeunes qui comme Gaëtan grillent de nombreuses cigarettes par jours. Un chiffre qui malheureusement évolue avec l’âge. Des études ont montré que le taux de prise de cigarette chez chaque jeune double chaque année.
L’entourage, un élément déterminant
Plusieurs raisons justifient la consommation de tabac par les jeunes. Il y a les crises d’adolescence. En voulant affirmer leur personnalité, les jeunes éprouvent le besoin de se sentir grands et puissants. D’autres fois il est simplement question de se détendre ou tout simplement le désir de goûter à l’interdit. L’entourage demeure cependant un élément déterminant dans les comportements des jeunes à l’égard du tabac. De nombreux jeunes interrogés sur la question déclarent aux trois quart avoir débuté sous l’influence de leurs camarades. D’autres enquêtes ont permis d’établir que les chances de fumer pour des jeunes dont les parents sont fumeurs sont plus élevées que chez ceux dont les parents sont non fumeur. Le fait d’avoir des proches fumeurs semblent donc aller de pair dans les comportements de tabagisme déclaré. Une étude qui toutefois ne se vérifie pas toujours
La dépendance, source de nombreux risques
Le premier risque auquel sont exposés les jeunes fumeurs est celui de la dépendance. Fabien a 23 ans, il fume depuis l’âge de 15ans. Le plus dur est d’arrêter. Quand on commence, on y sort plus, ou alors très difficilement affirme t-il. La dépendance est donc le point de départ des risques multiples qui interviennent très souvent à court terme. D’après l’OMS il est aujourd’hui clairement établi que le tabac serait à l’origine des cancers affectant surtout les voies respiratoires à l’exemple du cancer du poumon. Il entraine également, des risques d’exposition aux maladies cardio-vasculaires, de complications respiratoires, d’affection de la bouche et de l’estomac. Soulignons que l’entourage non fumeur est également exposé.
Des efforts qui ne portent pas des fruits
Depuis Mai 2002, le Cameroun a fait de la lutte anti-tabac une priorité. Plusieurs mesures ont été prises. Dans un premier temps il y’a eu l’obligation pour les entreprises de spécifier sur leurs produits, le danger que ces derniers représentent pour la santé. S’en est suivi une réglementation interdisant la publicité sur le tabac à travers les activités culturelles ou sportives. De nombreuses campagnes de sensibilisation médiatiques ont été effectuées à travers des émissions interactives. Des efforts qui aujourd’hui ne portent pas des fruits. De l’avis de nombreuses associations de lutte anti tabac, les dividendes, qui avoisineraient les 6 milliards de frs CFA par an, récoltés par l’Etat sur le commerce du tabac sont trop importantes, surtout qu’il n’existe pas de risque de déficit public lié aux dépenses de sécurité sociale
