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Cameroun: Tenue du forum national sur les forêts

Les travaux ont eu lieu au palais des Congrès de Yaoundé, sur le thème «Déclaration de Yaoundé 10 ans après»…

Les travaux ont eu lieu au palais des Congrès de Yaoundé, sur le thème «Déclaration de Yaoundé 10 ans après»

Impliquer la jeunesse
Ce forum, le troisième du genre s’est tenu cette semaine avec la présence du ministre en charge des forêts. L’objectif général de cette rencontre est de réunir tous les acteurs du secteur forestier sur le thème de la Déclaration de Yaoundé 10 ans après afin de recueillir leurs avis et propositions pour une amélioration du secteur forestier. L’on peut envisager prendre celles des secteurs transversaux et initier un dialogue concerté qui pourra être relayé dans le cadre de la commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC). Cette année, les jeunes sont grandement représentés à travers le REJEFAC. C’est le réseau des jeunes pour les forêts d’Afrique Centrale donc le but principal est de plaider pour la gestion durable et intégrée des forêts du Bassin du Congo. Dans le cadre de la Politique Forestière adoptée depuis 1993 le Cameroun a mis en place le Programme Sectoriel Forêt Environnement (PSFE). Pour accompagner et évaluer la mise en uvre de ce Programme, le gouvernement camerounais a prévu la tenue régulière des fora nationaux et provinciaux. L’idée a été renforcée en 2007 à Libreville au Gabon lors de la réforme de la Conférence sur les Ecosystèmes des Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale (CEFDHAC). Ces fora constituent des espaces de réflexion, d’échanges, de propositions et de débats multi-acteurs autour des grands thèmes majeurs qui animent le secteur au niveau de chaque pays membre de la CEFDHAC.

Bilan mitigé
Ce forum se tient dans un contexte où la gestion durable des forêts en Afrique centrale reste un énorme défi pour les politiques. En 1994, le Cameroun a adopté un nouveau Code forestier. Cette réforme figurait dans le programme d’ajustement structurel signé par le gouvernement avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Les attentes étaient immenses, surtout avec la Déclaration de Yaoundé sur l’exploitation durable des forêts. En 2007, deux ans après, le bilan de mi-parcours de cette déclaration, la plus grande partie de la forêt dite «productive» est allouée à l’exploitation industrielle du bois. Les observateurs font le constat que la contribution du secteur forestier à la réduction de la pauvreté reste négligeable. D’après certains experts, l’«aménagement forestier» n’offre aucune garantie de durabilité et n’est en fait qu’une forme de destruction légalisée de la forêt. Le manque de transparence, la corruption et l’impunité se présentent ici comme les différentes manifestations de l’échec pour le gouvernement d’avoir une politique cohérente et pertinente de gestion durable des forêts. Deuxième massif de forêts tropicales humides au monde après l’Amazonie, les forêts du Congo s’étendent du Cameroun à la République Démocratique du Congo (RDC) en passant par la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville, la Guinée Équatoriale et le Gabon. Des dizaines de millions de personnes en dépendent pour leur alimentation, leur approvisionnement en énergie et pour les vertus des plantes médicinales.

Exploitation du bois
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De graves manquements au Cameroun
Ces forêts revêtent également une importance cruciale en matière de biodiversité et pour l’équilibre du climat au niveau mondial. Dans certains pays, les forêts ont souffert de plusieurs décennies de mauvaise gestion, ainsi que d’une décennie de conflits armés. Au Cameroun, les observateurs notent que l’abattage industriel y est une activité dominante, avec pour conséquence de nombreux et graves problèmes environnementaux et sociaux. L’une des résolutions de la Déclaration de Yaoundé était de faire de l’exploitation des forêts un moyen efficace de lutte contre la pauvreté et de développement des populations qui y vivent. Selon un rapport rendu public en 2006, entre 2000 et 2005, environ 67 millions de dollars US ont été officiellement transmis aux communes et comités locaux chargés de la gestion de ces fonds au bénéfice des communautés. L’impact de ces transferts financiers sur la réduction de la pauvreté est demeuré négligeable. La pauvreté dans les zones d’exploitation forestières reste très élevée et les infrastructures de base (routes, écoles, installations sanitaires) sont souvent dans un état pitoyable. La grande opacité entourant la gestion de ces fonds fait que d’importantes sommes soient détournées ou mal dépensées.


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