Ils avaient été chassés du centre ville par la Communauté Urbaine
Inauguré officiellement il y a quelques jours par le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé Gilbert Tsimi Evouna, le nouveau marché présente encore au visiteur l’image d’un grand chantier. On a pu apercevoir certains commerçant entrain de creuser ça et là pour implanter leur comptoir. A certains endroits l’on installe des toitures pour prévenir les cas de pluie. L’ambiance ici n’est pas festive car on compte à peine quelques clients. Les gérants des » call box » sont obligés de se déplacer pour chercher d’éventuels clients. Dans un coin du marché, quelques femmes vendent du poisson à la braise, certainement pour les quelques commerçants venus occuper des espaces très tôt le matin.
Selon ces commerçants, la Communauté Urbaine de Yaoundé n’a pas exigé des frais pour l’occupation des parcelles de terre, mais un vaste trafic s’y déroule déjà car certains commerçants ayant occupé les espaces la veille, ont commencé à les revendre aux nouveaux demandeurs. Même si certains parmi eux estiment qu’il y a eu une affluence hier à l’ouverture, où l’on a compté près de 8000 personnes et que près de 14000 personnes ont visité le site ce jour, force est de constater que ces chiffres contrastent avec la réalité. Car le visage que présente le nouveau marché de Tsinga est peu reluisant. A bord du taxi qui nous ramène des lieux pour le siège de notre rédaction, certains vendeurs se laissent aller dans les commentaires de toutes sortes. Ce marché ne peut pas fonctionner. Mon frère regardez vous-même la distance, quel client va traverser toute la ville pour venir ici .ça c’est la prison.

Un autre commerçant plus futé voit plutôt dans cette démarche de la Communauté Urbaine de Yaoundé, une source supplémentaire de dépense. Moi j’habite très loin pour venir ici il me faut au moins 800 francs CFA. Comment vais-je récupérer cet argent si je n’arrive même pas à vendre ? C’est au centre ville qu’il y a les clients et non ici. Il faut rappeler que le nouveau marché de Tsinga où l’on a recasé ces commerçants se trouve dans l’enceinte même de la Foire. Déjà l’année dernière, la foire elle-même avait connu un véritable fiasco à cause de la distance qui sépare cet endroit du centre ville. Par ailleurs, Le site se trouve dans un quartier résidentiel et sur l’axe principal qu’emprunte le chef de l’état lors de ses sorties.
Selon les responsables de la communauté Urbaine de Yaoundé, ce site est provisoire. Les commerçants vont y exercer pendant quatre mois avant de regagner le nouveau marché de Mvog Betsi un peu plus proche du centre des affaires. Pour l’instant certains vendeurs attendent des éventuels clients. D’autres, à notre arrivée emballaient pratiquement leurs marchandises certainement pour aller attaquer à nouveau à l’avenue Kennedy, ou aux alentours du Marché central où ils avaient été chassés par les services de la Communauté urbaine de Yaoundé. Certains yaoundéens parlent déjà d’un véritable bras de fer entre la Communauté Urbaine et les commerçants communément appelés Sauveteurs au Cameroun. Il faudrait donc que les pouvoirs publics trouvent une formule qui puisse mettre en harmonie les trois entités que sont la Communauté Urbaine de Yaoundé, les Commerçants et surtout les clients, principaux bénéficiaires des produits vendus dans les marchés.
