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Cameroun: Un rapport met en cause les évictions forcées

L'association Dynamique Citoyenne a rendu public un rapport qui démontre l'impact négatif des déguerpissements dans la ville de Douala Environ…

L’association Dynamique Citoyenne a rendu public un rapport qui démontre l’impact négatif des déguerpissements dans la ville de Douala

Environ 40 000 personnes soit 1000 concessions, vivent sous le coup d’une éviction forcée des pouvoirs publics dans la zone industrielle Magzi de Bassa’a, une localité située dans l’arrondissement de Douala 3e. C’est la révélation faite au cours d’une séance de présentation du rapport d’étude menée dans le cadre du projet «Plaidoyer pour la lutte contre l’éviction forcée dans la ville de Douala, cas de la zone industrielle Magzi de Bassa’a». L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’endommagement susceptible d’être enregistré en cas de déguerpissent forcé dans le non respect du droit d’éviction même en situation d’illégalité. C’est d’ailleurs ce que confirme le principal exposant de la séance de présentation du rapport ci-dessus cité, le Pr. Dominique Meva’a Abomo: La situation des populations exposées à des évictions dans la ville de Douala est vraiment à prendre au sérieux, nous savons que ces populations se sont installées illégalement mais nous préconisons l’amortissement de l’endommagement, cette opération ne se limite pas au recasement, encore moins au dédommagement, vous savez il y a des enfants qui vont à l’école, il y a des gens qui sont attachées à cette terre, il faut en tenir compte martèle l’enseignant chercheur qui est aussi le coordonnateur de ce projet.

Zone au potentiel économique certain
Il ressort que tous les habitants de la zone industrielle Magzi de Bassa’a sont conscients qu’ils sont installés dans des domaines privés: 70,6% des habitants ignoraient le statut de zone non constructible du site lors de leur installation dans cet espace, 65,3% des habitants savent qu’ils pourraient faire l’objet d’un déguerpissement imminent de ce site. L’autre révélation faite par ces travaux indique que 80,5% des occupants ont acheté leur lopin de terre, de cette observation le rapport conclut que le processus d’occupation illicite a fait l’objet d’un commerce fructueux, au mieux, d’une escroquerie très florissante.

La zone industrielle Magzi de Bassa’a est un petit laboratoire sur le plan économique, on y trouve 220 boutiques de commerce général, 30 quincailleries, 197 ventes à emporter, 187 kiosques téléphoniques «call box», on peut y ajouter des activités hôtelières, des micro-unités de production et services. Dans les conclusions de l’étude menée par le Pr. Dominique Meva’a Abomo, l’enseignant de l’université pense que la politique d’éviction forcée menée dans la ville de Douala s’est révélée très dommageable sur les plans: Social, économique, politique, culturel, psychologique. Nous avons parlé de la tolérance de l’incivisme publique qui a primé à une certaine période dans notre pays, elle a contribué à la stabilisation socio-économique de notre pays, aujourd’hui il faut viabiliser cet espace, nous prônons sa viabilisation et nous souhaitons des mesures d’accompagnements aux familles qui seront déplacés lâche-t-il sous fond d’espoir.

Le Pr. Dominique Meva’ a Abomo remet en cause les évictions forcées à Douala
Journalducameroun.com)/n