La réalisation a été présentée cette semaine dans le cadre d’une rencontre scientifique organisée à Cotonou
Le four Djilemo
Louis Djilemo est un ingénieur agronome camerounais spécialisé en technologie post-récolte. Il a présenté le « four Djilemo » dans le cadre de la deuxième semaine scientifique agricole initiée par le Conseil ouest-et-centre africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF/WECARD) qui se tient à Cotonou, la capitale économique du Benin. Cette semaine scientifique est axée sur la gestion des systèmes post-récolte des produits végétaux, animaux et halieutiques en Afrique de l’ouest et du centre. Le chercheur camerounais a présenté les avantages de ce four qui permet de sécher tous les produits agricoles, y compris ceux à forte teneur en eau dont les dérivés sont entre autre le manioc et les fruits et légumes. Il a expliqué que cette découverte constituait une solution de réduction des pertes après les récoltes et un moyen efficace d’amélioration des revenus et de lutter contre la faim et la pauvreté. C’est la deuxième fois que ce four est présenté dans une rencontre scientifique internationale. En 2008, dans le cadre de la Foire-Atelier Repérage et partage des innovations en Afrique de l’Ouest et du Centre qui s’était tenu à Ouagadougou au Burkina-Faso, une première version de cette machine avait été présentée. Il servait uniquement au séchage du manioc et de certains de ses produits dérivés. La nouvelle version présentée à Cotonou comporte des améliorations techniques.
Des propositions pour les performances technico-agricole en Afrique
La deuxième semaine scientifique agricole, qui se tient après celle de 2008 au Cameroun, doit permettre à la communauté scientifique de l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’échanger avec ses partenaires sur des savoirs et expériences de gestion des systèmes post-récolte, des produits végétaux, animaux et halieutiques pour l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des marchés agricoles dans la région. La rencontre permet de façon spécifique les innovations pour améliorer la transformation, le conditionnement et l’étiquetage des produits agricoles végétaux, d’élevage et halieutiques. L’objectif de cette rencontre est d’améliorer l’efficacité et l’efficience des petits exploitants agricoles et promouvoir le secteur de l’agro-industrie en plaçant les producteurs et les utilisateurs agricoles au centre de la recherche. Le CORAF/WECARD qui est l’initiateur de cette rencontre ambitionne d’ici 2015 de contribuer à une réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour cela, il s’attelle à augmenter la croissance économique, générée par l’agriculture et à améliorer le système de recherche agricole de la sous-région.

Une nouvelle version étendue à d’autres produits agricole
Techniquement, Le four « Djilemo » est constitué d’une chambre de production de chaleur et d’une chambre de séchage des produits, reliées de façon étanche, le tout étant placé dans un hangar et pouvant être alimenté par le bois, le gaz ou tous les autres débris végétaux (épluchures de manioc). De technologie simple et d’entretien facile, il est fabriqué à base des matériaux locaux et permet d’obtenir des produits de très bonne qualité, de façon régulière et permanente. Près de 80% des produits agricoles, pour être consommés pendant longtemps après leur récolte, doivent être transformés et le séchage constitue, l’étape la plus importante dans la transformation des produits agricoles surtout traditionnelle, a fait savoir le chercheur qui fait aussi remarquer que les techniques de séchage traditionnelles ne permettent pas de garantir la qualité des produits obtenus et la régularité de production à cause des intempéries. De même, le coût de l’énergie électrique trop élevé ne permet pas l’utilisation des séchoirs électriques par les petits artisans qui approvisionnent près de 75% des marchés. Ce d’autant plus que près de 80% des villages, qui sont les zones de production, ne sont pas électrifiés. Les fours Djilemo présentent trois types de solutions. Il est une mise au point d’une technique de séchage pour une longue conservation et la réduction de la périssabilité des produits cultivés, il permet que puisse être envisagée la mise en place de véritables unités de transformation dans les zones de production et enfin il peut être le point de départ de la mise en place du processus de fabrication de nouveaux produits à base de certains produits agricoles.
