Cameroun/Agro Business: Vendeurs de cacao cherchent acheteurs

Les petits producteurs de cette matière première se voient proposer la somme de 900 Fcfa le kilogramme au lieu des…

Les petits producteurs de cette matière première se voient proposer la somme de 900 Fcfa le kilogramme au lieu des 1300 Fcfa proposés habituellement

Le prix du kilogramme baisse de près de 400 francs
Les producteurs et vendeurs de cacao dans la région du centre, la deuxième plus grande zone de production de Cacao au Cameroun, déclarent depuis un certain temps qu’il leur est difficile de vendre leur produit à plus de 900 francs. Jusqu’à il y a quelques jours encore, le kilogramme de fève de cacao coûtait jusqu’à 1300 FCFA. La raison de cette baisse des gains est que les principaux exportateurs ont une fois encore réduit pour la deuxième année consécutive, leurs exportations. Une situation qui favorise la position des exportateurs sur le marché international, mais qui fragilise les planteurs et les intermédiaires, ces derniers subissant ainsi une baisse d’activités qui plombe leur stabilité financière.

Normalement on sait que le Cacao se vend deux fois, mais depuis l’année dernière à chaque fois qu’on vient revendre la deuxième fois le prix est toujours moins important, a fait savoir Jérôme Mvondo un planteur interrogé sur le sujet. Sur la raison pour laquelle les exportateurs manifestent de la prudence quant à cette deuxième phase d’achat, on parle de conjoncture internationale. Avec le retour au calme chez le géant ivoirien du secteur, on préfère observer les tendances et décider ensuite de la manière dont nous allons mener les opérations explique une source proche de la filière d’exportation. Cette justification est approuvée par une partie des experts du secteur. Selon leurs analyses, autant la crise ivoirienne avait fait la joie des autres pays producteurs, autant son probable retour avec ses «plus d’un millions de tonnes par an» fait craindre à certains exportateurs, des risques de baisse des cours. Il devient ainsi important d’attendre pour s’assurer des marges de gain.

Une situation difficile pour les planteurs
Cette situation est très difficilement vécue par les planteurs. Dans les régions du centre et sud ouest-ouest où on produit près de 85% du cacao camerounais, plusieurs d’entre eux pensent déjà à se reconvertir. Avant la libéralisation, le cacao était acheté à prix fixe et les planteurs savaient exactement ce qu’ils devaient gagner. Certains analystes critiquent aujourd’hui le manque d’encadrement et de suivi de la libéralisation du commerce du cacao au Cameroun. Une libéralisation définitivement instaurée en 1995. Une loi et deux décrets d’application fixent les «nouvelles règles du jeu» commercial des filières cacao et cafés, basées sur la libre concurrence et la responsabilisation des professionnels. Principale conséquence, le prix payé aux planteurs est aujourd’hui soumis aux fluctuations du marché international des matières premières.

Ces cours étant depuis plusieurs années en chute continuelle, avec des variations importantes pendant les campagnes, les prix payés aux producteurs varient de façon très significative d’une localité à une autre. D’un autre côté en raison de la concurrence, favorisée par la libéralisation, les planteurs en principe devrait gagner plus d’argent, c’est le cas lorsque la demande sur le marché mondial est forte. Aussi les producteurs planteurs sont exempts des taxes d’exportation. Cependant lorsque le marché international connait des incertitudes, comme c’est le cas actuellement, les planteurs se retrouvent dans des situations financières délicates et sont presque obligés de vendre leur cacao à bas prix à des exportateurs qui eux pourront faire jouer la spéculation et glaner au passage des surplus.

Les cacaoculteurs du Cameroun souffrent des prix bas
Journalducameroun.com)/n